Centres de santé, cliniques mobiles, campagnes de dépistage, formation des personnels de santé, veille épidémiologique... Partenaires historiques depuis 2002, l’Ordre de Malte Liban et la Fondation Pierre Fabre ont co-construit un programme d'accompagnement global en faveur de la santé des plus démunis, dans un pays où 4,5 millions de libanais et près de deux millions de réfugiés vivent dans une situation souvent catastrophique.
Entre la Syrie et Israël, le Liban se trouve au cœur d'un chaudron politique ardent et étouffe sous l'influence des factions politiques, sur fond de dissensions religieuses et de tensions régionales. Depuis l'automne 2019, le Liban est plongé dans une crise économique, sociale et politique sans précédent. Troisième pays le plus endetté au monde, il subit l'effondrement de sa devise et une inflation touchant notamment les denrées alimentaires et les produits de première nécessité. L'explosion gigantesque survenue à Beyrouth en août 2020 et la crise sanitaire ont accru encore les souffrances.
« La quasi-totalité de la population vit sous le seuil de pauvreté. Les personnes qui gagnaient l'équivalent de 1 500 dollars, en livres libanaises, en février 2020, ne perçoivent plus que l’équivalent de 150 dollars, aujourd'hui. Par ailleurs, les subventions sur les produits de base, devraient cesser d'ici à quelques semaines. L'État n'a plus les moyens de les assurer », explique Jacqueline Coulon, chargée de mission au sein de la Fondation Pierre Fabre au Liban.
Santé primaire et besoins immédiats
Comment, dans ce contexte, la population peut-elle accéder à des soins de qualité ? C'est le défi que s'efforce de relever l'Association libanaise des chevaliers de Malte (ALCM), soutenue par la Fondation Pierre Fabre. « Face à l'implosion totale du système libanais, nous avons renforcé notre partenariat. L'idée est de faire de l’ALCM un des acteurs majeurs de santé primaire au Liban », souligne Jacqueline Coulon. Via ses 11 centres de santé et ses six unités médicales mobiles (UMM), l’ALCM dispense des soins gratuits aux plus démunis.
« Les UMM permettent d'aller à la rencontre des populations résidant dans des zones reculées, notamment des réfugiés. Il s'agit d'un outil permettant de prodiguer les premiers soins : les consultations plus complètes sont réalisées dans les centres de santé », précise Jacqueline Coulon. Dans ces dispensaires, les patients peuvent consulter des médecins généralistes et spécialistes. Plus de 200 000 consultations y sont réalisées chaque année. « L'objectif est aussi de retarder, au maximum, le recours à l'hospitalisation car cela coûte très cher au Liban », précise Jacqueline Coulon.
Soutenir le recrutement et la formation
L'accompagnement médical et social ne se limite pas au curatif. L’ALCM organise des campagnes de dépistage tous les deux mois, axées sur les maladies cardiovasculaires, dermatologiques, le cancer de la prostate, du sein et de l'utérus, la dentisterie et la santé mentale. « Par ailleurs, ajoute Jacqueline Coulon, nous continuons à soutenir le recrutement et la formation des professionnels de santé (médecins, infirmières, psychologues, etc.) pour les centres. Une étude épidémiologique a été lancée pour connaître la prévalence de certaines pathologies selon les régions et pouvoir influencer les programmes de santé publique. »
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