Lors de son séjour dans l’espace, le spationaute français Thomas Pesquet a participé à pas moins de 200 expériences scientifiques dont 7 ont été développées directement par le CNES (le Centre national d'études spatiales), et coordonnées par le Centre d’aide au développement des activités en micropesanteur et des opérations spatiales (CADMOS).
Aquapad, Echo, Matiss...
Ce 3 octobre, à Toulouse, trois mois après son retour sur terre, le spationaute est revenu, avec les équipes scientifiques du CNES, sur ces différentes expériences menées au sein de l’ISS dans le cadre de la mission Proxima et dont certaines auront un impact très fort sur la médecine de demain.
Aquapad, Echo, Matiss ou Perspectives… derrière ces noms de code se cachent des protocoles très stricts et des expériences qui ont permis de faire avancer la connaissance du corps humain, de ses compétences cognitives et motrices, des os et la santé musculaire. « Pour toutes ces expériences de médecine, je n’étais qu’un cobaye, un opérateur », a plaisanté le spationaute, « et cela ne s’est pas arrêté quand la capsule a touché terre. Aujourd’hui, nombre d’échantillons sont encore dans l’espace, les autres dans les laboratoires et trois mois après le retour, je subis encore divers examens de santé, notamment des prises de sang. » Dans le cadre de la mission Proxima, le Pr Philippe Arbeille du CHU de Tours avait développé un échographe téléopéré depuis le sol.
Échographie à distance, une première mondiale
D’ailleurs, le 18 avril dernier, la première expérience mondiale d’échographie avait été réalisée à distance entre l’espace et la terre depuis Toulouse. Sonde en main, Thomas Pesquet s’est volontiers prêté une nouvelle fois à la démonstration : « J’applique la sonde sur mon corps et le scientifique peut suivre les résultats, c’est bien d’avoir le suivi des fluides », a-t-il expliqué. « Cette expérience réalisée dans le cadre de Proxima ne s’arrête pas là », pointe Didier Chaput, le responsable scientifique du Cadmos. L’Agence spatiale canadienne va l’utiliser à l’occasion d’une prochaine mission pour investiguer la masse musculaire des astronautes. « Et puis nous nous projetons déjà dans des opérations d’explorations plus poussées grâce au dispositif Echo Finder. L’astronaute se contentera alors de poser la sonde sur sa peau et celle-ci fera un scan de l’organe à investir », décrit le scientifique. Les retombées de ces expériences sont aussi sur Terre. « L’échographe mis au point par le Pr Arbeille est maintenant dans le commerce et nous avons été contactés par la Fondation des hôpitaux de France qui travaille sur l’hôpital de demain », se félicite Didier Chaput.
Surface antibactérienne
Une autre expérience baptisée Matiss, menée par Lucie Campagnolo, responsable scientifique au sein du MEDES, l’Institut de médecine et de physiologie spatiales, filiale du CNES, donne aussi de grands espoirs à la médecine. Elle a mis au point, en partenariat avec l’ENS Lyon, le dispositif Matiss qui avait pour but de tester de nouvelles surfaces intelligentes en micropesanteur. « Cette surface antibactérienne empêche la prolifération des bactéries, nous l’avons testée à l’intérieur de l’ISS comme dans un laboratoire et cette expérience ouvre désormais des perspectives considérables », pointe Lucie Campagnolo. En effet, utilisée dans des lieux publics et de transports (rampes, poignées, etc.), elle permettra de définir de nouveaux matériaux moins sensibles aux contaminations, selon les scientifiques. « Avec l’utilisation de telles surfaces, on pourrait même imaginer enrayer la propagation rapide de pandémies comme le Zika », prévoit Lucie Campagnolo.
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