LE QUOTIDIEN : Vous allez voter pour Emmanuel Macron dimanche. Pourquoi ?
Dr PHILIPPE CHALUMEAU : J'adhère à son idée de refondre la politique française. Il incarne le renouvellement des pratiques et des visages politiques, tout en défendant des valeurs progressistes comme la bienveillance, l'écoute, l'émancipation par le travail et l'Europe. Le médecin généraliste que je suis a été capté par son idée de diagnostiquer le pays, de le photographier pour mieux répondre aux besoins des Français. C'est une démarche pratico-pratique, aux antipodes de ce que j'ai connu quand j'étais élu socialiste.
Lui président, en quoi votre exercice pourrait-il changer ?
Emmanuel Macron veut améliorer les liens entre le privé et le public, accompagner les initiatives particulières et développer la prévention. Cela fait écho à ma propre expérience. J'ai co-fondé une maison médicale de garde au sein du CHU de Tours et fait des consultations bénévoles dans un centre municipal pour les plus démunis. Je suis également médecin coordonnateur. Emmanuel Macron veut développer ce type d'approche transversale, il veut dépasser les clivages traditionnels de la médecine.
Il souhaite mettre les agences régionales de santé (ARS) au service des professionnels de santé et non l'inverse. Je travaille 70 heures par semaine. Si je veux monter une maison de santé, je dois passer mon dimanche à remplir des formulaires abscons. Ça, ça va changer !
Une autre de mes activités dominicales consiste à écrire aux mutuelles afin de réclamer 6,90 euros pour un soin en tiers payant. Le médecin n'a pas à faire ce recouvrement ! Emmanuel Macron évaluera le dispositif. S'il est contre-productif et prend un temps faramineux, comme je le crois, il n'y aura aucun intérêt à le conserver en l'état.
Que pensez-vous du programme de Marine Le Pen ?
Supprimer l'aide médicale d'État est une idée monstrueuse. Que Marine Le Pen explique donc aux médecins ce qu'il conviendra de faire d'un gamin en situation irrégulière avec 40 de fièvre ! C'est aussi faux de dire que les patients bénéficiaires de la CMU consomment plus de soins que les autres. Non content d'être archidémagogique et non financé, son programme est contraire au serment d'Hippocrate.
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