23 millions de personnes vaccinées

Guillain-Barré : un faible excès associé au vaccin H1N1

Publié le 14/03/2013
Article réservé aux abonnés

AU MOMENT de la pandémie grippale de H1N1 (2009), une vaccination de masse a été réalisée aux États-Unis, à l’aide d’un vaccin monovalent inactivé. C’est le plus grand programme de vaccination réalisé dans ce pays dans l’histoire récente. Le but était de vacciner tous ceux qui le souhaitaient. Un programme de surveillance des effets secondaires a été mis en place simultanément.

Un trouble auto-immun.

Une méta-analyse des données provenant de six systèmes de recueils des effets secondaires a été réalisée par le groupe de recherche dirigé par Daniel Salmon. Au total, 23 millions de personnes vaccinées ont été incluses dans l’analyse. La principale surveillance portait sur les cas de syndrome de Guillain-Barré acquis après la vaccination.

Le syndrome de Guillain-Barré est un trouble auto-immun du système nerveux périphérique rare et potentiellement grave. Il est dû à une attaque des cellules nerveuses par le système immunitaire. Ce qui peut entraîner une paralysie temporaire ou durable, touchant parfois les muscles respiratoires, pouvant aboutir au décès. Une prise en charge correcte permet une récupération complète dans 80 % des cas.

77 cas enregistrés.

Au total, on a enregistré 77 cas de syndrome de Guillain-Barré, survenus dans les 91 jours suivant l’administration du vaccin. Les chercheurs calculent que le taux d’incidence du syndrome de Guillain-Barré est 2,35 fois supérieur au taux de base, au cours des 42 jours suivant la vaccination. Le taux de base est d’environ une personne pour 100 000 dans la population générale.

Ce résultat se traduit par un excès de 1,6 cas de syndrome de Guillain-Barré pour un million de personnes vaccinées. Un risque que les observateurs qualifient de modeste, « équivalent aux estimations enregistrées pendant les programmes de vaccination contre la grippe saisonnière. »

« Il y a eu environ 61 millions de cas de grippe H1N1 aux États-Unis au cours de la pandémie de 2009. Ce qui a occasionné 274 000 hospitalisations liées à H1N1 et 12 470 décès. » Le vaccin a offert une protection efficace contre la maladie. Une étude récente a estimé qu’il a prévenu entre 700 000 et 1 500 000 cas cliniques de grippe, de 4 000 à 10 000 hospitalisations et de 200 à 500 décès. Les bénéfices du vaccin A (H1N1) monovalent inactivé de 2009 ont surpassé les risques pour ce qui concerne le syndrome de Guillain-Barré.

The Lancet, 13 mars 2013.

Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9226