CE PRIX GALIEN 2013 signe « la fin du désert pour les patients ». « Il n’y a pas de fatalité. Les lauréats ouvrent la voix d’un nouvel espoir », a déclaré la ministre de la Santé Marisol Touraine, dans une vidéo présentée à l’ouverture de la 44e cérémonie.
Alors que l’innovation thérapeutique donne des signes d’épuisement, l’édition 2013, présidée par le Pr Jean-Pierre Reygnier, met en lumière un pan lumineux et dynamique de la recherche française. « Célébrer l’engagement, la persévérance et la saine émulation entre chercheurs est le but du jury du prix Galien », a déclaré la secrétaire générale Florence Mehl, co-fondatrice avec Roland Mehl de la récompense. Pari réussi.
Le Pr Thomas Baumert, à la tête de l’unité INSERM UMR 1110 (laboratoire d’excellence HEPSYS), université de Strasbourg, a été récompensé pour ses recherches sur les mécanismes impliqués dans les interactions entre le virus de l’hépatite C (VHC) et son hôte*. Le Pr Reygnié a salué un travail au croisement entre recherche fondamentale, translationnelle et clinique, qui permettra de rendre les traitements actuels plus efficaces. Quelque 36 patients seront inclus dans une étude pilote pendant 2 ans. « Il faudra après attendre 10 à 15 ans pour avoir un médicament », a estimé le Pr Reygnié. Dans le monde, 170 millions de personnes sont touchées par le VHC.
Infectiologie encore, le laboratoire Novartis Vaccins France a reçu le prix Galien en thérapeutique ambulatoire pour le Bexsero, premier vaccin contre le méningocoque B qui a obtenu l’AMM européen en janvier 2013. « C’est un nouvel élément de prévention pour une maladie extrêmement grave, grâce à une nouvelle technologie, la vaccinologie inversée », a commenté le Pr François Bricaire. « Ce prix Galien est un signal fort pour soutenir la vaccination en France, où les vaccins modernes sont parfois contestés », a-t-il lancé.
Infectiologie toujours, nouvel antibiotique d’une nouvelle classe (les macrocycliques), la fidaxomicine (Dificlir), des laboratoires Astellas Pharma France a reçu le Prix Galien des médicaments hospitaliers. Le Dificlir est le premier nouveau traitement contre l’infection à Clostridium difficile depuis 20 ans, indispensable alors que les cas de résistances à la vancomycine se multiplient. La commission de la transparence lui a attribué une amélioration du service médical rendu de niveau 3.
« Que les industriels n’abandonnent pas la course dans la recherche de nouvelles thérapeutiques ! », a encouragé le Pr Jean-François Bergmann, Vice-président du prix Galien 2013.
Enfin, l’Ivacaftor, commercialisé sous le nom de Kalydeco par le laboratoire Vertex Pharmaceuticals France, a reçu le prix dédié aux médicaments contre les maladies rares. Ce produit orphelin est le premier traitement à visée curative contre la mutation G551D du gène CFTR de la mucoviscidose, qui touche 3 000 patients dans le monde. Le laboratoire a annoncé la poursuite de ses recherches sur la mutation F508, la plus fréquente.
Les lauréats ont tous fait part de leur fierté et de leur émotion à recevoir le prix Galien. Ils ont insisté sur le nécessaire encouragement de la recherche Française. « Nous avons l’excellence, les chercheurs, les moyens, mais il faut harmoniser les procédures pour que la France soit attractive », a déclaré Patrick Errard, directeur général d’Astellas Pharma France. « Il n’y aura pas de progrès sans confiance. L’heure de l’anathème est terminée », a-t-il ajouté. « Il faut que les conditions de recherche et de mise sur le marché soient préservées », a corroboré Pierre Henri Patin, directeur de Vertex Pharmaceuticals France.
Signe des temps, la voix des patients s’est faite entendre. « Nous sommes les premiers bénéficiaires de la recherche sur le médicament, à laquelle nous participons » a témoigné Patrick Téjédor, président de Vaincre la Mucoviscidose.
L’institution du Prix Galien a vocation à s’étendre, à intégrer les dispositifs médicaux et sera bientôt présente dans 18 pays (contre 15 actuellement), a annoncé Florence Mehl. En conjuguant ses efforts à Ubifrance, elle lance UbiStart (synergistic transfer for advanced research technology) en 2014, pour accompagner les starts up françaises et aider les projets innovants à l’étranger.
« 2013 sera la dernière année de notre mariage qui a duré 44 ans, le prix s’en va de son côté, nous continuerons à lui donner du retentissement dans nos journaux », a solennellement annoncé le Dr Gérard Kouchner, directeur général du Groupe Profession Santé.
*Le détail des innovations scientifiques dans le quotidien du médecin du 6 juin 2013.
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