Non, c'est non : Le BLOC persiste et signe dans son refus catégorique de la rémunération à l'épisode de soins. Après avoir présenté, avec la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique (SOFCOT), une étude médicoéconomique très critique sur le paiement à l'épisode de soins sur la prothèse de hanche, le syndicat majoritaire parmi les plateaux techniques lourds appelle les chirurgiens et anesthésistes à « rejeter » les expérimentations prévues sur quatre actes chirurgicaux (colectomies pour cancer colique, prothèses totales de hanche, prothèses totales de genou, ligamentoplasties du genou).
Ces expérimentations sont rendues possibles par l'article 51 de la loi Sécu 2018 dans le cadre de l'innovation organisationnelle et financière. Le principe consisterait à rémunérer l'ensemble des acteurs hospitaliers et libéraux impliqués en pré et post-hospitalisation (séjour, consultations, honoraires médicaux, soins infirmiers, kinésithérapie, fabricants de dispositifs médicaux etc.) avec une enveloppe globale unique incluant reprises et complications éventuelles. Un des objectifs affichés est d'inciter aux pratiques vertueuses.
« Face aux dangers pour l'exercice libéral et notre système de santé », Le BLOC met en garde ses confrères sur l'instauration de ces paiements forfaitaires dans lesquels veulent se lancer certaines fédérations hospitalières. « Le bilan à l'étranger a démontré que les effets délétères l'emportaient sur les bénéfices, assure le syndicat. Non seulement les pouvoirs publics tentent d'imposer un modèle qui n'a pas fait ses preuves, mais en plus les conditions pratiques d'installation ne sont pas remplies. »
Choc organisationnel ?
Les praticiens de bloc opératoire ne doivent pas servir ce « mirage politique », martèle Le BLOC. Le choix de se lancer « sans analyse préalable » dans le paiement à l'épisode de soins aura comme conséquence « une dégradation des relations entre praticiens et établissements et de l'offre de soins », met en garde la structure.
Parmi les effets délétères redoutés, le risque d'un « choc organisationnel » dans les établissements publics déjà fragilisés et une augmentation de la charge administrative. En libéral, le paiement à l'épisode de soins serait carrément « incompatible » avec l'indépendance professionnelle, l'autonomie financière et la responsabilité juridique des médecins, analyse Le BLOC. « L'expérimentation de mécanismes dont l'échec est garanti est un luxe que nous devons éviter », martèle-t-il.
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