Il se savait en désaccord sur certains dossiers avec le maire de Lyon et le président de la région Rhône-Alpes. Et donc sur la sellette. Le conseil des ministres a mis fin à ses fonctions le 14 février.
« J’ai eu le tort, aux yeux du gouvernement, en tant que représentant de l’État pour la politique de santé en région, de ne pas céder à trois grands élus de la majorité », analyse Christophe Jacquinet dans un courrier adressé aux autres directeurs généraux d’ARS.
Trop de divergences
Christophe Jacquinet, 47 ans, dirigeait l’Agence régionale de santé Rhône-Alpes depuis novembre 2011. Auparavant, il avait fondé et dirigé l’ARS picarde. C’était le seul des patrons de ces agences régionales à être issu de l’hospitalisation privée (Générale de santé). Christophe Jacquinet estime que des « divergences » avec Marisol Touraine ont eu raison de son poste. Des divergences qu’il qualifie d’« inconciliables, en particulier sur la place reconnue à l’ARS dans les situations hospitalières difficiles ».
Et l’ancien DG d’enfoncer le clou : « Mon limogeage s’ajoute donc à d’autres limogeages politiques que notre secteur a connus ». Son refus des concessions politiques a conduit, dit-il, à des crispations, qu’il aurait été possible de dénouer « si des considérations de politique électorale n’avaient pas interféré ».
Sanctionné pour avoir trop songé à la rentabilité des hôpitaux
Jean-Louis Gagnaire, député PS de la Loire et vice-président de Rhône-Alpes, fait une autre lecture de la décision prise en Conseil des ministres. Cet élu local considère que l’ancien DG a manqué d’écoute pour mener à bien la fusion des hôpitaux de Feurs et Montbrison. Il ajoute qu’à ses yeux, Christophe Jacquinet a trop voulu imposer les règles de gestion du privé à l’hôpital public, sans tenir compte des spécificités de ce dernier.
Selon Jean-Louis Gagnaire cité par France 3 Rhône-Alpes, « une réunion au ministère de la Santé sur l’avenir du centre hospitalier du Forez aurait, le 12 février, précipité la décision. Marisol Touraine a pris acte de l’incompatibilité entre le directeur de l’agence régionale de santé et les élus ».
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