Nicolas Revel, directeur général de l'assurance-maladie, et Frédéric Pierru, sociologue, chercheur au CNRS et soutien de Jean-Luc Mélenchon durant la dernière présidentielle, auraient-ils davantage d'atomes crochus qu'on ne le pense ? Invités ce jeudi à échanger lors d'un débat aux Contrepoints de la santé *, les deux hommes ont constaté ensemble la nécessité de mieux organiser la médecine de ville pour réussir le virage ambulatoire.
L'universitaire Frédéric Pierru admet que le gouvernement fait preuve d'un « réel volontarisme » sur le virage ambulatoire et la volonté de recentrer l'hôpital sur ses missions. « Mais la temporalité n'est pas bonne, car les soins de ville ne sont pas assez organisés en amont », juge Frédéric Pierru. Selon lui, cette désorganisation des soins de ville explique pour partie la crise que traverse le monde hospitalier – couplé à un manque de lits et à une tarification à l'activité (T2A) qui est « un contresens historique ».
Financer la coopération
Nicolas Revel concède que le virage ambulatoire a « d'abord eu lieu à l'hôpital ». « J'ai finalement peu de divergences avec ce qu'a dit Frédéric Pierru, on ne mènera le virage ambulatoire que si la ville s'organise, juge patron de la CNAM. Ceci dit, les choses commencent à bouger car on constate que les dépenses de la ville sont plus dynamiques ces dernières années. »
Le directeur de l'assurance-maladie a précisé que le renforcement des modes d'organisation en équipe et de l'exercice coordonné libéral serait prioritaire en matière de financement ces prochaines années.
* Organisé par Ortus Santé une fois par mois.
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