L'Intersyndicat national des internes (ISNI) demande depuis plusieurs semaines la révision d'une récente circulaire interministérielle, qui encadre le temps de travail des internes à 48 heures par semaine, mais introduit une dérogation aux règles de repos de sécurité, notamment après les astreintes de week-end.
Une trentaine de corporations locales d'internes interpellent le gouvernement dans une lettre ouverte. Cette dérogation aux règles du repos de sécurité est perçue comme une « régression grave des droits des internes », écrivent-ils.
L'ISNI réclame sa suppression. « Il ne doit pas y avoir de compromis possible sur le repos de sécurité, affirme Kévin Cassinari, vice-président de l'intersyndicat. Nous voulons qu'il soit appliqué dans 100 % des cas. »
Le temps de travail, dossier phare de l'année
Concernant le temps de travail, les 48 heures ne connaissent qu'une application partielle selon les établissements. « Je parlerai d'ailleurs plutôt d'inapplicabilité, précise Baptiste Boukebous, président de l'ISNI. Car ce nombre d'heures n'est en fait pas compatible avec l'emploi du temps de certaines spécialités comme la chirurgie. » L'intersyndicat des internes compte d'ailleurs lancer un questionnaire national, afin de sonder les internes sur leur temps de travail, spécialité par spécialité. Une prédécente enquête de l'ISNI avait révélé en 2012 que les internes travaillaient en moyenne 60 heures par semaine.
« Un temps de travail supplémentaire ne doit pas être possible sans contractualisation et l'interne doit toujours pouvoir être libre, de refuser ou de vouloir faire plus » explique Kévin Cassinari.
« De toute façon, avec la réforme du 3e cycle, le temps de travail, c'est notre dossier phare de l'année. Nous serons donc vigilants », ajoute Baptiste Boukebous.
L'ISNI espère que sa demande sera entendue des pouvoirs publics. «Le ministère de la Santé m'a assuré qu'il allait enlever cette notion de dérogation du texte », conclut le président de l'ISNI.
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