Après avoir avalé des couleuvres, Roselyne Bachelot vient de marquer des points, annonçant que certains festivals pourraient avoir lieu cette année. Il était temps. L’ancienne ministre de la Santé, désormais en charge de la Culture, commençait à se rendre compte que les artistes en pétard pouvaient s’avérer aussi difficiles à gérer que des médecins en colère ! Ce signal est encore à prendre au conditionnel, mais alors que son homologue aux Sports suggère une timide réouverture au public des stades et peut-être des salles de culture physique, on aurait presque l’impression que les curseurs évoluent dans la gestion de l’épidémie.
Pas si sûr… Un mois après que le gouvernement a fait le pari risqué de ne pas reconfiner le pays, l’exécutif continue de surveiller l’évolution des cas de Covid comme le lait sur le feu, prêt à ajuster la riposte au moindre dérapage : comme à Nice ou à Dunkerque ces jours-ci. Dans la communauté scientifique, des voix pressent d’ailleurs les autorités européennes d’adopter une politique du « zéro covid » : sorte de blitzkrieg sanitaire, qui passerait par l'adoption de mesures de protection drastiques à l’échelle du continent et viserait à briser dans l’œuf toute velléité de renaissance du virus avant que ce dernier n’ait le temps de dire ouf.
Volte-face, hésitations, tensions dans la gestion de la crise qui en disent long sur les incertitudes actuelles. Le ministre de la Santé cultive sur la question un quant-à-soi aussi prudent que modeste : « J'espère que 2021 ne sera pas l'année des variants mais de la victoire contre la pandémie », disait-il encore il y a quelques jours. Un souhait en forme de dilemme, révélateur de la difficulté à faire des prévisions dans l’évolution de cette pandémie. Souvenez-vous : il y a un an, qui aurait parié sur une sortie des premiers vaccins en aussi peu de temps ? Beaucoup imaginaient pourtant que les premières injections signeraient pour de bon l'arrêt de la pandémie. Tous pronostics remis en cause aujourd’hui. Les experts s’interrogent toujours sur la transmissibilité ou non de l’infection après vaccination (même si les nouvelles récentes portent plutôt à l'optimisme) et sur le degré d’immunité conféré, alors que les mutations compliquent singulièrement la donne.
Dans ce contexte, bien malin qui pourrait tabler sur une date précise pour le retour à la situation d’avant 2020. Et d’aucuns parmi les spécialistes interrogés cette semaine par « Le Quotidien » se demandent même le plus sérieusement du monde s’il ne faudra pas s’habituer à vivre (longtemps) avec le Sars-Cov-2. Le début de la fin… des illusions ?
À la mémoire de notre consœur et amie
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