À l’heure où les premiers résultats Parcoursup tombent, pas si simple pour les lycéens de s’y retrouver parmi toutes les nouvelles réformes. Entre la réforme Blanquer qui supprime les filières générales en faveur d’un système articulant disciplines communes et disciplines d'enseignement de spécialités, et la réforme des études médicales supprimant la PACES, il n’est pas facile pour les élèves du secondaire de faire leurs choix quand ils veulent s’orienter vers des études de médecine. Ces changements étant par ailleurs très récents, il est encore bien difficile d’en tirer des premiers enseignements.
Pour les lycéens qui souhaitent faire médecine, quelles options choisir ? Entre PASS et L.AS, il convient d'abord de décider de sa filière future. « Cela dépend vraiment de l’élève, explique Loona Mathieu, chargée de l’enseignement supérieur à l’ANEMF. Il faut qu’il garde à l’esprit que la L.AS donne autant de chances que la PASS, aller dans une PASS qui est beaucoup plus saturée n’est pas forcément la meilleure solution, un choix stratégique s’opère donc. Il vaut mieux que l’étudiant fasse un bilan de ses compétences et appétences, qu’il voit les matières dans lesquelles il est bon et où il prend plaisir à travailler, pour ainsi faire ses vœux en fonction”.
Parcoursup n’offrant pas toujours satisfaction quant aux vœux choisis, le risque est pour l’étudiant de se retrouver dans un cursus par défaut. Si un élève est moyen en biologie, il aura plus de mal à se démarquer alors que s’il est bon en littérature, il aura beaucoup plus de chances de réussite dans une L.AS littéraire. S’il hésite dans la voie à choisir, on lui conseillera d’aller plutôt en L.AS, moins encombrée qu’une PASS.
Les matières scientifiques, mais pas uniquement
Toutefois, il vaudrait mieux éviter de choisir des voies trop éloignées des sciences. Bien que l'objectif affiché de la réforme soit de diversifier les profils, la PASS tend à se situer dans la continuité de la PACES et avec Parcoursup, le dossier du lycéen prend une plus grande importance, on tend effectivement à se rapprocher de la sélection opérée d’une classe préparatoire scientifique. Si le lycéen dispose d’un socle solide de connaissances dans toutes les matières, il vaudra mieux privilégier les matières scientifiques comme les maths, la biologie, la physique-chimie ou encore une option math. En PASS, des notions de mathématiques qui ne sont vues que dans la spécialité maths seront indispensables.
D'autant que les universités sont libres de s’organiser comme elles l’entendent, les exigences académiques pouvant différer suivant l’établissement. Et la proportion d’étudiants provenant de L.AS ou PASS et admis à continuer des études de santé peut aussi varier selon la fac. Il peut donc y avoir une certaine « inégalité » selon l’université où atterrit l’étudiant.
Pour les lycéens désireux de s’orienter vers des études de médecine, il faudra tenir compte également des « attendus » Parcoursup, propres à chaque université et consultables sur la plateforme nationale. Ce sont des prérequis, des qualités et compétences nécessaires dans chaque filière. Exemple d’attendus pour PASS à Sorbonne Université : disposer de qualité d’engagement importantes, faire preuve de persévérance dans le travail et une réelle capacité d’apprentissage, disposer de très bonnes connaissances et compétences scientifiques, méthodologiques, de compétences en communication, ou encore, savoir faire preuve d’empathie, de bienveillance et d’écoute. Il ne sera donc pas attendu du lycéen qu’il soit juste bon à bachoter mais également qu’il dispose de qualités relationnelles indispensables dans la vie professionnelle.
Face à tous ces changements, les élèves peuvent parfois se sentir hésitants dans leurs décisions et mal orientés. « Il est normal qu’un lycéen se sente perdu quant aux choix à faire, les professeurs de lycée n’étant pas forcément bien au courant de cette réforme et n’étant pas les plus à même de répondre à toutes les questions qu’il peut se poser. Il ne faut pas hésiter à nous contacter pour tout renseignement, de plus, des tutorats sont dispensés dans les lycées afin d’aider les élèves à y voir plus clair” », rassure Loona Mathieu.
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