Deux récentes publications, l'une parue dans « Science », la seconde dans le « BMJ Global Health », soulignent l'intérêt du port du masque pour réduire la transmission du SARS-CoV-2 en intérieur, y compris au sein du domicile si un membre de la famille est positif au virus. Ces publications montrent également l'importance de mieux prendre en compte les cas asymptomatiques.
Se protéger des aérosols
« Il est important que tout le monde porte des masques dès maintenant pour réduire la transmission des gouttelettes et des aérosols produits par les individus », indique Kimberly A. Prather, première auteure d'une publication dans « Science » portant sur l'analyse des travaux de recherche sur la transmission aéroportée du virus. En effet, lorsque l'on parle, éternue ou tousse, en plus des gouttelettes (> 5 à 10 μm), nous émettons des milliers d'aérosols (≤ 5 μm) qui peuvent se propager encore plus loin. Les aérosols sont des particules en suspension dans l'air qui peuvent s'accumuler, rester infectieuses dans l'air intérieur pendant des heures et être facilement inhalées profondément dans les poumons du fait de leur petite taille.
D'après les auteurs, les connaissances actuelles tendent à montrer qu'une grande partie de la transmission du virus se fait à travers des personnes asymptomatiques qui exhalent des aérosols infectés. Le comportement des aérosols infectieux dans l'air étant encore peu étudié, la distance physique idéale à respecter est difficile à déterminer. C'est pourquoi les auteurs incitent à porter un masque bien ajusté en intérieur en respectant une distance de six pieds (soit 1,8 m). Ils recommandent également un recours élargi aux tests pour identifier les individus asymptomatiques infectés.
Le masque et la désinfection efficaces contre le virus
Dans l'étude observationnelle du « BMJ Global Health », des chercheurs se sont intéressés à la transmission du virus au sein du domicile. Entre le 28 février et le 27 mars 2020, 335 personnes de 124 familles avec au moins un cas de Covid-19 confirmé en laboratoire ont été incluses dans cette cohorte chinoise.
Au cours de ce suivi, une transmission secondaire a été observée dans 41 familles. Au total, 77 personnes ont été ainsi nouvellement infectées, ce qui correspond à un taux d'attaque secondaire de 23 %.
Les auteurs ont montré que le port du masque par la première personne infectée et ses contacts avant apparition des symptômes était efficace à 79 % et la désinfection quotidienne du domicile à 77 % pour prévenir la transmission du virus. « Le port d'un masque après le début de la maladie du cas primaire n'était pas significativement protecteur », précisent les auteurs.
Le fait d'ouvrir les fenêtres et de maintenir une distance d'au moins un mètre était également associé à une moindre transmission, et ce même dans les logements surpeuplés. En revanche, les contacts étroits et répétés avec le cas primaire ont multiplié par 18 le risque de transmission. Ce risque était multiplié par quatre si le cas primaire présentait de la diarrhée.
Pour les auteurs, « ces résultats renseignent sur l'utilisation du masque universel et la distanciation sociale, non seulement dans les espaces publics, mais à l'intérieur du ménage avec des membres à risque d'être infectés ».
En Chine, la majeure partie des transmissions se serait produite au sein des familles, rapportent les auteurs.
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