Le prix de l’association Georges Pompidou, destiné à signaler à l’attention du public une œuvre qui illustre la langue et la culture française, est revenu cette année à la biologiste Nicole Le Douarin dont les travaux sur l’embryologie ont ouvert la voie à la recherche sur les cellules souches et la médecine régénérative.
Nicole Le Douarin est « un pur produit de la méritocratie républicaine française ». Dans son éloge rendu à l’une des plus éminentes chercheuses françaises, le géographe Jean-Robert Pitte résume ainsi le parcours de cette Lorientaise, fille d’institutrice d’abord passée par l’enseignement des sciences naturelles dans le secondaire et qui collectionne aujourd’hui les récompenses scientifiques les plus prestigieuses.
Aujourd’hui professeure honoraire au Collège de France et secrétaire perpétuelle honoraire de l’Académie des sciences, N. Le Douarin est l’une des plus grandes spécialistes du développement de l’embryon, sinon la plus grande. Ses travaux ont été à maintes reprises salués par d’innombrables prix, dont la médaille d’or du CNRS en 1986, et des distinctions aussi rares que celle d’être élue, en 1984, membre de la National Academy of Sciences américaine. Elle est élevée à la dignité de Grand-croix de la Légion d’honneur le 31 décembre 2010.
« Nous sommes plus que jamais au temps des sciences »
Bien que s’orientant très rapidement vers une carrière dévolue à la recherche, N. Le Douarin n’a jamais abandonné l’enseignement, considérant même qu’« il n’existe pas de recherche sans transmission » et que « la pédagogie est indissociable du travail de chercheur ». Un travail qu’elle entame au début des années 1960, en intégrant le laboratoire de celui qu’elle considère comme son maître, Etienne Wolff, le créateur de l’Institut d’embryologie et de tératologie expérimentales de Nogent-sur-Marne.
Elle n’aura de cesse depuis lors de développer les connaissances en biologie du développement et de faire progresser significativement les recherches sur les cellules souches. C’est en concevant des chimères, notamment à partir d’une fusion d’embryons de poulet et de caille, qu’elle va d’ailleurs contribuer à l’apport de données cruciales sur la formation d’une population de cellules transitoires appelée « crête neurale ».
Aujourd’hui, N. Le Douarin considère que « nous sommes plus que jamais au temps des sciences » et que celles-ci « exercent un impact fondamental sur la société », bien que demeurant encore « peu ou mal connues ». Militante d’une meilleure compréhension par la population générale du progrès que représentent par exemple les OGM ou la vaccination, elle espère que « nos concitoyens se départiront de la méfiance qu’ils manifestent à leur égard ».
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