Selon des chercheurs de San Francisco, le microbiote représente une source riche et inexploitée pour la conception de médicaments. Les bactéries commensales produiraient des centaines de molécules ayant des caractéristiques génétiques susceptibles de servir de base à de nouveaux médicaments. La diversité est interindividuelle mais aussi intra-individuelle.
Peau, bouche, sphère ORL, intestin, vagin, les écosystèmes sont très différents d’un site à l’autre. Le Pr Michael Fischback et son équipe reprennent l’hypothèse des « antibiotiques naturels », en prenant comme exemple une bactérie commensale du vagin, le Lactobacillus gasseri, qui produit l’antibiotique lactocilline très proche d’autres utilisés en pharmaceutique. Ceux-ci pourraient présenter l’avantage supplémentaire de tuer des pathogènes et d’épargner les non pathogènes.
Plus de 3 000 groupes de gènes bactériens identifiés
À l’aide d’une nouvelle machine appelée ClusterFinder, l’équipe s’est ensuite lancée dans une très vaste analyse du génome de différentes espèces du microbiome.
Leur travail a permis d’identifier 3 118 groupes distincts de gènes bactériens, qui codent pour des enzymes impliquées dans la synthèse de molécules « médicament-like », apparentées à des classes pharmaceutiques connues. Comme les auteurs le soulignent, le niveau d’analyse n’est pas assez fin pour savoir quelles molécules sont produites par quelle bactérie. « Nous avons besoin d’apprendre ce que sont ces molécules et ce qu’elles font, a expliqué le Pr Fischback. Ce pourrait être un pool de molécules avec de nombreux candidats potentiels en thérapeutique. Cela fait des années que les variations et les changements du microbiome humain peuvent avoir des effets intéressants chez l’hôte, et maintenant nous pouvons commencer à déterminer pourquoi au niveau moléculaire. »
Cell, publié en ligne le 11 septembre 2014
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