Il s’appelle teixobactin, et à en croire les auteurs d’un article paru mercredi soir dans la revue « Nature », il pourrait bien s’agir d’un antibiotique extrêmement prometteur, contre lequel les bactéries semblent incapables de développer des résistances.
Au-delà de la découverte d’un nouvel outil de lutte contre les infections bactériennes, cette publication marque la naissance d’une nouvelle source d’antibiotiques naturels.
À la recherche de nouveaux gisements
En effet, si les premiers antibiotiques ont été découverts en passant en revue les molécules produites par les micro-organismes, champignons et bactéries du sol, cette source naturelle d’antibactériens s’est tarie dans les années 1960, faute de nouvelles espèces à cultiver. Les antibiotiques synthétiques ne sont, par la suite, pas parvenus à prendre complètement le relais.
Losee Ling, de l’entreprise de biotechnologie NovoBiotic Pharmaceuticals, et ses collègues, se sont donc mis en quête d’une nouvelle source d’antibiotiques naturels : les bactéries viables mais non cultivables qui représentent 99 % des espèces présentes dans l’environnement. Il s’agit de bactéries qui, si elles parviennent à se multiplier dans les sols, résistent à toutes les tentatives de culture in vitro.
Staphylocoque doré et Mycobacterium tuberculosis
La première étape de leurs travaux a donc consisté à mettre au point des méthodes pour forcer ces micro-organismes à se multiplier, soit en les cultivant in situ, soit en utilisant des facteurs de croissance spécifiques. À l’aide de ces méthodes, les chercheurs sont parvenus à cultiver 50 % des bactéries prélevées dans les sols au lieu des 1 % habituels, ce qui leur a ouvert l’accès à une grande variété de nouvelles molécules à tester.
Parmi ces candidats, les auteurs ont identifié le teixobactin, capable de se lier aux précurseurs des peptidoglycanes et à l’acide teichoïque qui sont deux composantes importantes des membranes bactériennes.
Après avoir exposé à répétition des cultures de staphylocoques dorés et de Mycobacterium tuberculosis au teixobactin, les auteurs n’ont observé aucune résistance à l’encontre de cet antibiotique apparemment efficace contre une large gamme de bactérie à Gram positif, y compris le Clostridium difficile et le Bacillus anthracis. Le teixobactin était en revanche inefficace contre la majorité des bactéries à Gram négatif, à l’exception de certaines variétés d’Escherichia coli.
Test in vivo concluant
Les auteurs ont également mené une expérimentation in vivo chez des souris soumises à une infection péritonéales par des staphylocoques dorés résistants à la méthicilline qui, sans traitement, devaient mourir dans 90 % des cas. Après administration des doses supérieures à 0,5 mg/kg de teixobactin, tous les animaux ont survécu.
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