EN NORD-PAS-DE-CALAIS, une douzaine de Communautés hospitalières de territoire sont programmées. Certaines ne sont encore qu’à l’état de projet. D’autres, en revanche, entrent dès à présent dans le vif du sujet, à l’instar de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos qui ont signé la semaine dernière leur premier projet de rapprochement, dans le cadre de la cardiologie.
Ces trois établissements du versant Nord-Est de la métropole lilloise n’en sont pas à leur coup d’essai. Regroupés depuis de nombreuses années au sein d’un syndicat inter-hospitalier, ils expérimentent la coopération dans plusieurs spécialités. Les gastro-entérologues de Tourcoing viennent régulièrement pratiquer des écho-endoscopies au plateau technique de Roubaix, tandis que les services de cardiologie et de cancérologie s’échangent régulièrement les praticiens. De même, le service d’infectiologie de Tourcoing, référent régional dans le domaine, assure des consultations à Roubaix et Wattrelos.
Sur ce territoire très dense – il regroupe 500 000 habitants avec les petites communes voisines – occupé par une population majoritairement précaire et peu mobile, les coopérations permettent un accès aux soins plus facile. Une antenne avancée des urgences a ainsi été ouverte à Wattrelos par le centre hospitalier de Roubaix. Elle enregistre 15 000 entrées par an.
« La création d’une communauté hospitalière de territoire va nous permettre d’avoir une meilleure vision d’ensemble, estime Jean-Philippe Willem, responsable Stratégie à l’hôpital de Roubaix. Aujourd’hui, les accords de coopération concernent une spécialité à la fois, et une communauté médicale. Avec la CHT, nous pourrons travailler avec l’ensemble des trois communautés médicales et développer un projet global. Évidemment, tout dépend de la façon dont les professionnels de santé vont s’approprier le dispositif. »
Dans un contexte démographique très tendu, cette coopération territoriale peut faciliter le partage des tours d’astreinte, comme c’est déjà le cas en ORL entre Roubaix et Tourcoing, et en cardiologie interventionnelle, avec la participation prochaine des praticiens de Mouscron, en Belgique.
« Alors que nous rencontrons beaucoup de difficultés à pourvoir certains postes hospitaliers, cette mutualisation des moyens peut représenter une réelle opportunité pour améliorer notre attractivité auprès des jeunes praticiens, conclut le responsable Stratégie. Mais elle ne se limite pas au domaine médical : nous envisageons aussi des coopérations pour nos pharmacies, les cuisines et pourquoi pas notre logistique. »
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