Catherine Génisson (PS) : « Encore un PLFSS pour rien »

Publié le 26/10/2010
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Crédit photo : S Toubon

LE QUOTIDIEN – Dans ce PLFSS 2011, les efforts vous paraissent-ils justement répartis entre tous les acteurs (professionnels de santé, industrie, hôpitaux, patients…) ?

Dr CATHERINE GÉNISSON – Non, absolument pas puisque, comme d’habitude, il y a un déséquilibre à ce sujet. Et c’est aux citoyens que l’on demande le maximum avec, par exemple le déremboursement de certains médicaments ou, insidieusement, le début de la remise en cause du classement et de l’admission dans le régime des ALD. Sans parler de la sollicitation accrue des mutuelles et des complémentaires, qui va se solder par une aggravation des inégalités d’accès aux soins. Le tarif de la consultation des généralistes va augmenter sans beaucoup de contreparties. Quant à l’ONDAM [Objectif national des dépenses d’assurance-maladie, NDLR], même si, à + 2,9 %, il est au-dessus de l’augmentation du PIB, il reste nettement insuffisant en particulier pour le bon fonctionnement du secteur hospitalier. Sur ce point, la convergence des tarifs publics et privés est une ineptie.

Vous avez évoqué la hausse du C de janvier prochain. Y êtes-vous favorable ?

C’est d’abord une promesse du gouvernement. Qu’on y soit favorable ou pas, il est normal qu’elle soit respectée. Sur le fond, si cette hausse intervenait dans le cadre d’un contrat passé entre le médecin, la caisse et le citoyen, pourquoi pas ? Mais alors que les problèmes de la démographie médicale ou des dépassements d’honoraires sont toujours devant nous, aucune solution n’est apportée. En matière de PDS ou de maisons de santé, il n’y a rien du tout dans ce projet de loi. Ce qui me fait dire : encore un PLFSS pour rien !

Pourquoi les parlementaires manquent-ils de courage dès qu’ils doivent s’attaquer à la question de la démographie médicale ?

Je vous rappelle que lors de l’examen de la loi HPST [Hôpital, patients, santé et territoires], nous, députés de l’opposition, avons fait des propositions à ce sujet. Et nous les referons. Alors je sais déjà ce que l’on va nous dire. Que ce sont des cavaliers législatifs. Ou que le Parlement ne va pas se mettre à écrire la convention à la place des organisations professionnelles – qui plus est juste après les élections aux URPS [unions régionales des professionnels de santé]… Mais nous irons quand même.

 PROPOS RECUEILLIS PAR K. P

Source : Le Quotidien du Médecin: 8844