« ON TIRE la sonnette d’alarme parce que nos stocks sont aujourd’hui très fragiles », explique à l’AFP Dominique Legrand, la directrice médicale de l’Établissement français du sang (EFS). Les stocks dont dispose l’EFS représentent actuellement dix jours de consommation. Après les ponts de la Toussaint et du 11 novembre, les intempéries dans le sud du pays « ont désorganisé de façon importante nos collectes », s’inquiète la responsable. L’approche des fêtes de Noël et l’arrivée des épidémies hivernales traditionnelles (grippe, gastro-entérite) augmente l’inquiétude. « C’est une période de l’année toujours critique mais le niveau actuel des stocks nous rend encore plus soucieux, il faut que les donneurs se mobilisent et que nous trouvions 40 000 dons supplémentaires pour redevenir serein ».
Environ 4 % de la population donne son sang. Le nombre de dons reste plutôt stable, à hauteur de 3 millions en 2010 (les femmes peuvent faire jusqu’à 4 dons de sang total par an, les hommes 6 avec un délai entre chaque don de 8 semaines). Mais ce niveau couvre de moins en moins bien la demande grandissante en produits sanguins. Malgré la tension actuelle sur des stocks dont la durée de vie est limitée (5 jours pour les plaquettes, 42 jours pour les globules rouges), aucun assouplissement n’est envisagé dans les critères d’acceptation du don. Au nom du principe de précaution, certains dons restent exclus comme ceux des « hommes ayant eu des relations sexuelles avec un autre homme » sans limitation dans la durée ou encore les personnes ayant changé de partenaire sexuel depuis moins de quatre mois.
Pour le Dr Michèle Villemur, responsable du centre de prélèvement parisien de Saint Antoine, la mobilisation des jeunes (âgés d’au moins 18 ans) est primordiale : « Il y a des réserves chez les jeunes. Les étudiants ne sont pas insensibles à nos appels quand on se déplace sur les campus mais ils ne viennent qu’une seule fois ». En revanche, les stocks français de plasma thérapeutique seraient suffisants pour répondre à tous les besoins, a récemment précisé la Direction générale de la santé.
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