Après une année record en 2022 en termes de promesses de dons de moelle osseuse, l’Agence de la biomédecine (ABM) veut capitaliser sur cette dynamique pour recruter les profils les plus recherchés par les médecins greffeurs et ainsi offrir les meilleures chances de guérison à chaque malade. L’enjeu est de « masculiniser, rajeunir et diversifier le registre » des donneurs potentiels, explique l’ABM, à la suite d'une première réunion du comité de suivi national du plan ministériel dans le domaine du prélèvement et de la greffe des cellules souches hématopoïétiques (CSH) 2022-2026.
Avec 38 314 nouvelles inscriptions sur le registre de donneurs volontaires (contre moins de 25 000 en 2021), l'année 2022 a été marquée par « une vague (et) un élan de solidarité extrêmement massifs », a souligné lors d'une conférence de presse la Dr Évelyne Marry, directrice du prélèvement à l’ABM, rapporte l'AFP. Cette hausse exceptionnelle s'inscrit dans un contexte marqué par la médiatisation du cas d'un enfant en attente de greffe de moelle osseuse, le petit Joseph.
Toujours en 2022, environ 1 100 greffes ont été réalisées, mais 2 000 patients ont été placés sur liste d’attente. La hausse des promesses de dons n’a ainsi pas permis de répondre à l’ensemble des besoins. L’ambition pour 2023 est d’atteindre un meilleur taux de donneurs prélevés, en passant de 8 % en 2022 à « au moins 25 % de donneurs nationaux prélevés pour des patients nationaux » au terme des cinq ans du plan Greffe.
Un registre « optimisé » pour répondre aux besoins
Afin de disposer d'un registre de donneurs de moelle osseuse « optimisé », l’ABM lance une campagne de communication ciblée sur les profils offrant le plus de chance de réussite des greffes. L’objectif est d’abord de « rajeunir » la « communauté des donneurs », alors que le délai médian entre une inscription sur le registre et une sollicitation est de huit ans. « Les greffons issus de personnes jeunes sont ceux qui donnent le plus de chances aux malades, car ils sont plus riches en cellules souches hématopoïétiques (cellules sanguines produites par la moelle osseuse), ce qui favorise la prise de greffe », rappelle l'ABM dans un communiqué.
Il s’agit ensuite de « masculiniser » le registre. Ce dernier compte actuellement 36 % d'hommes, alors qu’ils représentent 70 % des donneurs de moelle prélevés. Cette surreprésentation des hommes parmi les personnes prélevées s’explique par des facteurs immunologiques : « les anticorps, absents chez les hommes et développés naturellement par les femmes lors d’une grossesse (même si elle n’est pas menée à terme), complexifient l'appropriation du greffon de moelle osseuse du donneur par le malade », est-il expliqué.
Enfin, l’enjeu est de « diversifier » les profils du registre, de refléter la diversité des origines de la population française et ainsi d'augmenter les chances de trouver un donneur compatible avec le patient.
Pour inciter ces profils plus jeunes, plus masculins et plus diversifiés à s'inscrire sur le registre, l'ABM mise sur une campagne ciblée du 10 avril jusqu’à août 2023 : film sur les réseaux sociaux, affichage dans les lieux de proximité (universités, etc.), spots audio sur les plateformes d’écoute en streaming et certaines radios communautaires, sponsorisation d’événements sportifs de proximité comme la « CAN des quartiers » dans plusieurs grandes villes de France et collaborations avec les créateurs de contenus (ChowH1 et LittleBigWhale) sur Twitch.
Cancer colorectal chez les plus de 70 ans : quels bénéfices à une prise en charge gériatrique en périopératoire ?
Un traitement court de 6 ou 9 mois efficace contre la tuberculose multirésistante
Regret post-vasectomie : la vasovasostomie, une alternative à l’AMP
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce