« Kan C non... C non ! »

LE COLLECTIF féministe contre le viol (CFCV) lance aujourd’hui une campagne nationale de communication inédite, avec le concours de l’actrice Clara Morgane, égérie de l’érotisme en France. Avec pour slogan « Kan C non... C non ! ». « Plus qu’une démarche de sensibilisation, il s’agit d’un cri d’alarme, dont l’objectif est d’interpeller, faire réfléchir et lever des tabous », souligne le Dr Gilles Lazimi, coordinateur de l’opération.

« Il est urgent d’informer le grand public sur la gravité des violences sexuelles et leur retentissement sur la santé physique et psychique, explique le Dr Emmmanuelle Piet, présidente du CFCV . Elles entraînent des psychotraumatismes qui modifient profondément le quotidien de façon brutale et plus ou moins durable (peurs, sensation de perte de soi, cauchemars, dévalorisation, tentatives de suicide, dépression, troubles alimentaires, automutilation). Il faut faire changer la honte de camp ! »

Un film sur Internet.

La campagne passe par un film de quelques minutes visible sur cfcv.asso.fr, eyeka.com et d’autres sites communautaires. Une jeune femme ouvre sa porte à un plombier appelé pour une fuite d’eau. L’artisan n’a d’yeux que pour le corps de Clara Morgane, ne manifestant aucune intention d’exercer son métier. On imagine qu’il va se passer quelque chose. L’image s’arrête brusquement et renvoie au sitekancnon.com, où le scénario reprend depuis le début. La propriétaire des lieux anticipe toute avance du plombier et lâche : « Le désir ce n’est pas contagieux, quand c’est non, c’est non. »

Tout s’arrêtera là. Car, peut-on lire sur l’écran, « Sans consentement, c’est un viol », « Le viol un crime » et « La victime en rien responsable », tandis qu’apparaît le numéro Vert de Viol femmes informations 0800.05.95.95. Créé en 1985 par le CFCV, il est animé en majeure partie par des professionnels de santé. Il enregistre annuellement près de 7 000 appels et organise des groupes de paroles de victimes. Une personne sur cinq (près d’une femme sur six et moins d’un homme sur vingt) affirme avoir été l’objet d’un viol ou d’une tentative. Il y a dix fois plus de Françaises touchées que de Français, selon une enquête de 2006.