Le cabinet du Premier ministre Edouard Philippe indiquait lui, à l'AFP, que La France souhaite que la Commission fasse rapidement « des propositions de réforme du cadre européen d'évaluation des substances chimiques, afin de renforcer sa transparence et son indépendance ».

Des associations « scandalisées »

Les associations Générations Futures, foodwatch et la Ligue contre le cancer se disent « scandalisées » par ce « sursis arraché » par les industriels. « En accordant un sursis supplémentaire à Monsanto, Bayer et compagnie, la Commission européenne balaie le principe de précaution et la santé du revers de la main, de même que la voix des millions de citoyens qui ne veulent plus de l’herbicide le plus controversé de la planète », ont-elles réagi. Elles saluent néanmoins la position française. « Le gouvernement doit maintenant mener le pays vers une sortie du glyphosate, en accompagnant les agriculteurs, comme il s’y est engagé et ce, indépendamment du verdict de la Commission européenne », réclament-elles.

La députée européenne écologiste Michèle Rivasi parle d'« échec retentissant ». Elle entend poursuivre l'action au niveau du Parlement où une demande a été déposée pour la mise en place d'une commission d'enquête.  « Notre ambition est de revoir l'expertise scientifique au niveau des agences sanitaires en exigeant des méthodes d'expertise bien définies, la crédibilité des données prises en compte, le libre accès aux résultats des études industrielles (trop souvent et abusivement protégées par le sceau du secret des affaires) et l'indépendance des experts recrutés (en purgeant tous ceux ayant des conflits d'intérêts) », a-t-elle déclaré.