« LA PSYCHANALYSE est partout présente en France. Il ne s’agit pas de monter les familles contre les psychanalystes, mais d’utiliser tous les leviers pour faire en sorte que les bonnes pratiques identifiées par la Haute autorité de santé (HAS) et l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM) soient mises en œuvre », a annoncé Marie-Arlette Carlotti en présentant le 3e plan autisme, le 2 mai dernier.
Le plan financé à hauteur de 205,5 millions d’euros, dont 195 millions pour le secteur médico-social, le nouveau plan dispose de 18 millions de plus que le précédent, tend « à répondre à la faiblesse criante de la prise en charge de l’autisme en France ».
Un réseau et 3 niveaux.
Le premier de ses 5 axes vise à lutter contre les prises en charge tardives grâce au déploiement, pour un coût de 63 millions, d’un réseau national de repérage, de diagnostic et d’interventions précoces dès 18 mois. Les professionnels de la petite enfance (puéricultrices, assistantes maternelles), les membres de la communauté éducative (instituteurs, infirmières, médecins de l’éducation nationale) et les acteurs de la médecine de ville (généralistes, pédiatres, psychiatres) constituent le premier niveau du réseau (réseau d’alerte). Dès 2015, ils seront aidés par un carnet de santé et les certificats de santé de l’enfant qui incluront de nouveaux items sur l’autisme. Les équipes des centres d’action médico-sociale précoce (CAMSP), des centres médico psychopédagogiques (CMPP), des hôpitaux et PMI mais aussi les médecins généralistes, psychiatres et pédiatres libéraux assurent les diagnostics simples (deuxième niveau du réseau). Les structures CAMSP et CMPP qui s’engageant sur la mise en œuvre des dépistages et diagnostic précoce conformes aux recommandations de bonne pratique de la HAS et de l’ANESM se verront 310 nouveaux postes et le financement de formations aux outils de diagnostic précoce. Pour les diagnostics complexes, un centre de ressource autisme (CRA) par région devra s’appuyer sur au moins une équipe d’un CHU. Une enveloppe de 3 millions d’euros leur sera attribuée pour augmenter leur personnel formé.
Services de soins à domicile.
Associés au réseau de diagnostic complexe, des pôles régionaux d’interventions très précoces seront constitués d’une part, par des CAMSP s’engageant dans cette démarche et d’autre part, par de nouveaux SESSAD (Services d’éducation spécialisée et de soins à domicile) créés pour accueillir et intervenir auprès des très jeunes enfants repérés. Sont prévus 300 places spécifiques de SESSAD et 40 postes de médecin/chef de service pour les CAMSP associés au réseau de diagnostic complexe (12 millions d’euros).
Dès la rentrée 2004, une unité d’enseignement par académie devra ouvrir avec un instituteur et une équipe médico-sociale. Cette classe est intégrée au milieu ordinaire, avec pour horizon une scolarité classique avec des auxiliaires de vie scolaire.
Les quatre autres axes du plan couvrent : l’accompagnement des personnes souffrant d’autisme ou autre trouble envahissant du développement (TED) tout au long de leur vie (126 millions d’euros) en proposant des dispositifs sanitaires et médico-sociaux coordonnés, respectueux des recommandations de bonnes pratiques ; le soutien aux familles (15 millions) en leur offrant notamment des solutions de répit ; le renforcement de la recherche avec un financement assuré sur les enveloppes existantes (un concours exceptionnel de 500 000 euros par an de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, CNSA, est également mobilisable sur les projets en sciences humaines et sociales) ; Un million d’euros est prévu pour la sensibilisation et la formation des acteurs de l’autisme notamment des professionnels de santé (médecins, paramédicaux, psychologues...).
Un comité de suivi du plan devra se réunir tous les trimestres, le Comité national de l’autisme, présidé par la députée Martine Pinville, devant lui faire le point tous les six mois. Des associations comme « Vaincre l’autisme » dénonce l’absence de moyens donnés à la recherche et prépare un « Plan alternatif » visant à mieux affecter ces moyens.
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