La privation de sommeil rend très optimiste. Il n’y aurait pas de mal à cela si l’étude conduite par les chercheurs de l’université de Duke, en Caroline du Nord et à Singapour (« Neuroscience » du 8 mars), ne portait sur des comportements vis-à-vis de l’argent.
Les 29 sujets de l’expérience, des volontaires sains de 22 ans d’âge moyen, étaient appelés à prendre des décisions d’ordre économique, une première fois à 8 heures du matin après une nuit de sommeil normale, et une deuxième fois à 6 heures du matin après une nuit blanche.
Dans ce cas, ils ont eu tendance à faire des choix privilégiant les gains d’argent plutôt que d’autres visant à réduire les pertes. Et, au scanner, on voyait une activité plus intense dans les parties du cerveau responsables des anticipations positives.
Un phénomène indépendant de la baisse de la vigilance. L’un des auteurs, le Dr Michael Chee, évoque les conséquences, en nombre d’accidents plus élevé, des longues nuits de travail des internes en médecine. Son confrère Scott Huettel prend pour sa part l’exemple des casinos. « Les joueurs du petit matin combattent plus que les statistiques sur les chances de gagner aux machines à sous, dit-il. Ils se battent contre la tendance d’un cerveau privé de sommeil à chercher des gains en écartant les conséquences des possibles pertes. » Les casinos le savent bien, qui font tout pour retenir leurs clients le plus tard possible.
Mais tout de même, les pessimistes ne devraient-ils pas tenter la cure de non-sommeil?
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