L’eau n’est pas seulement glacée, elle est surtout savonneuse : en s’aspergeant joyeusement avec un seau pour répondre au défi #MoussercontreEbola, les internautes ivoiriens veulent sensibiliser la population à l’hygiène pour lutter contre le virus Ebola qui ravage des pays voisins.
A la base du phénomène, l’ice bucket challenge. Ce défi caritatif ayant mobilisé le show business américain a permis de rassembler plus de 100 millions de dollars en faveur d’une association qui se bat contre la sclérose latérale amyotrophique (maladie de Charcot).
Des dons en savon et en gel antiseptique
Un succès considérable qui, à Abidjan, a donné des idées à Edith Brou, l’une des principales figures ivoiriennes sur Twitter. « Vu que ce qui nous tue, c’est Ebola, je me suis dit : " pourquoi ne pas essayer de tropicaliser le concept en se réappropriant le message ? " », raconte-t-elle à l’AFP. Plutôt que des dons en espèces, la jeune trentenaire décide de demander aux participants de distribuer barres de savon et bidons de gel antiseptique.
Elle passe à l’action mi-août depuis le balcon de la petite entreprise de marketing virtuel où elle travaille. Court discours, index dressé : « contre Ebola, il faut avoir une bonne hygiène ! ». Un seau est hissé, qui l’arrose. Sourire, cris, mousse sur son visage. Bilan : près de 4 000 vues sur le net, et un rhume tenace dans les semaines suivantes. Edith Brou lance le défi à trois blogueurs célèbres.
Sensibiliser les enfants
La Rigueur Bino, le plus connu des trois, qui s’estime suivi par 150 000 personnes, le relève. Bino, vêtu d’un costume, shampouine donc longuement ses courts dreadlocks (« Maintenant, je me suis moussé contre Ebola ! »), avant de se jeter dans une piscine, un cartable à la main. Plus de 52 000 personnes ont visionné son sketch.
« Je l’ai fait pour que le message aille plus loin. Je savais que sauter dans la piscine allait faire du buzz », justifie le blogueur, Nouho Bamba de son vrai nom, qui travaille pour une société de téléphonie. « Aujourd’hui, même les enfants doivent comprendre ce que c’est qu’Ebola », lance-t-il.
Près de 2 300 personnes ont été tuées depuis le début de l’année en Afrique de l’Ouest par cette fièvre hémorragique. Malgré des frontières communes avec le Liberia (1 224 morts) et la Guinée (555), aucun cas n’est enregistré pour l’heure en Côte d’Ivoire, où l’Etat multiplie les mesures de précaution (fermeture des frontières, surveillance renforcée...). Des conseils préventifs sont bombardés à longueur de journée, ce qui n’empêche pas la population de céder à la psychose.
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