DANS UN DISCOURS de politique générale sec et nerveux, le Premier ministre, à peine reconduit dans ses fonctions, a réaffirmé son autorité. L’élection de Christian Jacob à la tête du groupe UMP à l’Assemblée, confirme que le plan proposé à Nicolas Sarkozy par Jean-François Copé, son prédécesseur, qui dirige le parti désormais, a été accepté par le chef de l’État : l’UMP fait bloc autour du président dans la perspective de sa réélection ; elle combattra Dominique de Villepin, soucieux de mettre un terme à la carrière de M. Sarkozy. Avec l’élection de M. Jacob, M. de Villepin sait déjà qu’il n’a plus aucune chance de rallier à lui les chiraquiens, le groupe d’où lui-même est issu. Le socialiste Jean-Christophe Cambadélis a accueili la victoire de M. Jacob comme une « défaite de Sarkozy ». Il est vrai que le président a cédé à ceux qu’il raillait il y a quelques mois encore. Mais en même temps, il sait aujourd’hui sur qui il peut compter pour 2012, quitte à ce que, ensuite, les ambitions personnelles, celle de M. Copé notamment, se fassent jour. On ne serait pas étonné que, au-delà de 2012, MM. Fillon et Copé se disputent la candidature suivante à la présidentielle.
Le front de DSK.
L’UMP devra alors organiser des primaires. C’est une idée à la mode, mais extrêmement difficile et coûteuse à mettre en place. Ce qui nous ramène à l’intensité du présent. Le PS qui fait feu de tout bois pour tenter de compromettre davantage le pouvoir dans les affaires Woerth-Bettencourt et de Karachi, reste confronté à de graves difficultés. D’une part, l’orientation idéologique des socialistes demeure confuse, car elle est tiraillée entre les idées exprimées par Benoît Hamon et le point de vue des militants « raisonnables » qui, pour gagner, veulent attirer le centre vers eux. D’autre part, le projet que Martine Aubry tente de mettre en œuvre, en retardant les primaires socialistes autant que possible, commence à être très critiqué, par André Vallini, par exemple. Dans « le Figaro » de mercredi, le député socialiste de l’Isère déclare que « le PS ne peut pas continuer un an sans candidat » alors que la droite est déjà en ordre de bataille. Il convient personnellement à Dominique Strauss-Kahn de ne se prononcer qu’à la dernière minute, celle à laquelle il considérera qu’il a de très bonnes chances de l’emporter à l’élection présidentielle. Ce qui lui permet de garder son confortable emploi au Fonds monétaire international pendant encore un an. Si Martine Aubry a accepté de lui rendre ce service c’est parce que, en dehors des primaires, elle veut éventuellement partager le pouvoir avec lui. S’il est président, elle sera Premier ministre. S’il n’est pas candidat, elle le sera. Personne n’est dupe au PS, mais les autres candidats potentiels ou déclarés (comme Arnaud Montebourg) commencent à piaffer d’impatience, sans compter que le procédé est parfaitement inique. On ne voit pas pourquoi DSK ne prendrait pas un minimum de risques, pourquoi il ne démissionne pas du FMI, quitte à être battu à l’élection. Il ne ferait alors que démontrer qu’il est au service du pays, ce qui n’est pas le cas : il hésite entre deux postes magnifiques, s’offrant du même coup, contrairement au dicton, le beurre et l’argent du beurre.
L’OPPOSITION N’A PAS LE PUNCH QUE LA DÉBÂCLE DE LA MAJORITÉ DEVRAIT SUFFIRE À LUI DONNER
Certes, régler le problème DSK aujourd’hui, c’est ouvrir la boîte de Pandore, c’est-à-dire celle de toutes les candidatures. Tous les jours, Mme Aubry donne à la droite des leçons de morale dont on conviendra que la droite a besoin. Toutefois, il n’y a rien de pire que de demander aux autres la conduite que l’on n’observe pas soi-même. Derrière les appels qui réclament un calendrier moins long, il y a les Ségolène Royal, les François Hollande, les Manuel Valls et les autres. Mais ils ne se font pas trop insistants, peut-être parce qu’ils pensent que, pour le moment, il n’y a pas de figure plus unitaire du parti que Martine Aubry. Une empoignade entre leaders socialistes à moins de dix-huit mois de la présidentielle compromettrait les chances de la gauche. Elle dispose néanmoins de multiples atouts, à commencer par l’extraordinaire impopularité de Nicolas Sarkozy. Il ne suffit pas d’être moins mauvais que l’adversaire, il faut être fort. Il est surprenant que l’opposition n’ait pas le punch, la vigueur, la popularité que la débâcle de la majorité devrait suffire à lui conférer. Il ne sortirait rien d’utile au pays d’une victoire de la gauche par défaut.
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