PLUS LES PILOTES de ligne ont d’heure de vol, plus ils seraient à risque de translocations chromosomiques. Ce sont les conclusions d’une étude épidémiologique américaine qui avait pour objectif de déterminer si l’exposition cumulée aux radiations cosmiques ionisantes entraînait davantage d’anomalies chromosomiques. Les trajets en avion exposent en effet aux rayonnements d’origine solaire et galactique, dont plus de 60 % sont provoqués par des transferts de haute énergie. Cette observation a motivé les chercheurs à se pencher sur le risque d’aberrations chromosomiques carcinogènes liées à cette exposition professionnelle.
L’étude a mesuré le nombre de translocations sur les lymphocytes circulants de quatre-vingt-trois aviateurs et cinquante sujets témoins à l’aide de la technique cytogénétique d’hybridation in situ FISH. Les résultats ont été exprimés en nombre de translocations pour 100 cellules. La fréquence des translocations a été ensuite ajustée selon certaines variables : l’âge, l’indice de masse corporelle, le tabagisme, la consommation d’alcool, l’activité physique, les antécédents familiaux, l’exposition aux rayons X, l’existence de vols militaires.
Des études à long terme sont nécessaires.
Si l’étude n’a retrouvé aucune différence significative avec le groupe témoin, il apparaît cependant que la fréquence des translocations chez les aviateurs est significativement plus élevée avec le nombre d’années de vol avec un ratio de 1,06 (IC 95 %, 1,01 à 1,11) et de 1,81 (IC 95 % 1,16 à 2,82) pour, de manière respective, une augmentation de 1 et 10 années de vol.
Ces données suggèrent que cette profession est exposée à une irradiation ayant une traduction biologique. C’est une étape dans la recherche sur le risque carcinogène de l’exposition aux radiations cosmiques. Des études de suivi à long terme sur de larges cohortes sont nécessaires pour évaluer le risque de cancer dans cette profession.
Increased frequency of chromosome translocations in airline pilots with long term experience. Yong LC, et coll. Occup Environ Med, 2008.
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