Au moins trois ONG, qui avaient suspendu leurs activités en Afghanistan après l’interdiction faite aux femmes de travailler pour ces structures, ont partiellement repris leurs missions. Elles ont obtenu une exemption pour le domaine de la santé et l’assurance des autorités talibanes que les femmes pouvaient continuer à travailler dans ce secteur.
La directive d’interdiction avait été émise le 24 décembre par le ministère de l’Économie, tutelle des ONG qui leur délivre les agréments nécessaires pour exercer une activité dans le pays. « Cette nouvelle interdiction des autorités afghanes s’inscrit dans un processus de durcissement du régime taliban à l’égard des femmes, progressivement écartées de la vie publique. Quatre jours avant l’annonce de cette nouvelle restriction, les autorités avaient interdit aux femmes d’étudier à l’université pour une durée indéterminée, après avoir exclu les filles des écoles secondaires », rappelle au « Quotidien » Sarah Chateau, responsable du programme Afghanistan de Médecins sans frontières (MSF).
Des exemptions obtenues dans le domaine de la santé
Dans la foulée de cette interdiction, plusieurs ONG avaient immédiatement annoncé la suspension de leurs activités dans le pays pour protester contre cette interdiction. Une démarche « justifiée », selon Sarah Chateau qui juge nécessaire d’établir un « rapport de force avec les autorités pour obtenir une exemption dans le domaine de la santé ». Car toutes les ONG n’ont pas été impactées par l’interdiction, certaines comme MSF dépendant du ministère des Affaires étrangères bénéficient d’une « tolérance ». L’interdiction, par ailleurs, ne concerne pas les femmes étrangères. Et les femmes afghanes peuvent encore exercer dans les hôpitaux publics.
Ces derniers jours, les ONG International Rescue Committee (IRC), Save the Children ou encore Care ont relancé leurs activités dans plusieurs provinces du pays avec du personnel féminin. « Nous poursuivons les discussions avec les autorités provinciales afin d'ouvrir les activités de santé et de nutrition dans d'autres provinces », explique l’ONG IRC dans un communiqué.
« Nous avons reçu des autorités compétentes des assurances claires et fiables que notre personnel féminin sera en sécurité et pourra travailler sans entrave », indique également un communiqué de Save the Children. « Toutefois, l'interdiction générale étant toujours en vigueur, nos autres activités pour lesquelles nous n'avons pas d'assurances fiables que nos collègues féminines peuvent travailler, restent en suspens. »
« Les ONG travaillant dans le secteur de la santé fonctionnent avec leur personnel féminin (...). Nous avons besoin d'elles pour soutenir les enfants souffrant de malnutrition et les autres femmes qui ont besoin de services de santé », a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Économie, Abdul Rahman Habib, précisant qu’elles « travaillent toutes selon nos valeurs religieuses et culturelles ».
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