Que dit le PS sur la santé ?

Pour Marisol Touraine, « on est au bout d’un système » en médecine de ville

Publié le 25/11/2009
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Crédit photo : AFP

À L’HEURE où le débat sur la politique de santé et de protection sociale se fait souvent entre le gouvernement… et la droite (comme en témoignent les polémiques sur le traitement de la dette), il n’est pas inutile d’écouter le discours du principal parti d’opposition. Invitée des « Éditoriales » (1), la députée socialiste Marisol Touraine, secrétaire nationale du PS à la Santé et à la Sécurité sociale, a dénoncé méthodiquement les choix du gouvernement, se montrant moins prolixe sur ce que pourrait être demain une politique PS en matière de santé et de Sécurité sociale. Comment se positionne le PS face aux décisions des derniers mois ?

La loi Hôpital, Patients, Santé, Territoires (HPST) est définitivement jugée « décevante » malgré des éléments « intéressants » comme la définition du premier recours ou le principe des communautés hospitalières de territoire. L’élue d’Indre-et-Loire affirme que la loi aboutira à une forme d’ « étatisation » de la gouvernance hospitalière. « On ne peut imaginer un fonctionnement positif en marginalisant les élus et la communauté soignante ». Les ARS ? Marisol Touraine explique le PS adhère au principe mais estime, là encore, que la forme adoptée conduira à une « extrême bureaucratisation ». En revanche, elle ne conteste pas le casting des directeurs préfigurateurs d’ARS, des personnalités « qualifiées et compétentes ».

Hostilité à la convergence.

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2010, qualifié de « texte vide », ne trouve pas davantage grâce à ses yeux. Pour Marisol Touraine, il eut été indispensable de « trouver des recettes nouvelles » et de lancer les « réformes de structure » car, analyse-t-elle, la pérennisation des déficits conduit mécaniquement à accroître les transferts vers les assureurs complémentaires et le reste à charge des ménages. Le PS préconise de revoir le système des exonérations de cotisations et les niches sociales. Et Marisol Touraine ne veut pas exclure par principe « une augmentation de la fiscalité progressive » pour financer l’assurance-maladie.

À l’hôpital public, elle estime que « les efforts ne sont pas terminés » et réclame des « progrès » sur les délais d’attente ou le taux d’infections nosocomiales. Sans nier les écarts de coût public/privé, elle reste hostile à la convergence tarifaire car les hôpitaux publics « sont les seuls à garantir la prise ne charge de toutes les pathologies et de tous les patients ».

En ville surtout, son jugement est sans appel. Le système conventionnel actuel donne des résultats « peu convaincants » et « touche à sa fin, du moins cette convention-là ». « Les dépassements d’honoraires s’envolent, des zones de pénurie s’installent et les jeunes ne vont pas là où il faudrait », relève Marisol Touraine qui exprime aussi « de grands doutes » sur le secteur optionnel.Elle plaide pour une « diversification » des modes de rémunération mais pas pour la suppression du paiement à l’acte. « Il ne faut plus se contenter d’ajustements », conclut-elle, appelant à des pratiques coopératives, la constitution de réseaux et une réorganisation des processus de soins.

(1) Rencontre organisée par « Décision Santé » et « le Quotidien ».

CYRILLE DUPUIS

Source : lequotidiendumedecin.fr