Alors que la mission de l’ex sénateur PS Jacky Le Menn planche actuellement sur l’attractivité des carrières hospitalières, une vaste étude de la DREES (ministère de la Santé) s’attarde sur les conditions de travail des personnels salariés des hôpitaux et cliniques.
Réalisée sur les années 2012 et 2013 auprès de 4 300 personnes - dont 274 médecins et pharmaciens salariés (les praticiens exclusivement libéraux n’ont pas été interrogés), cette enquête offre des résultats contrastés.
L’analyse de la perception des risques psychosociaux révèle un malaise plus prononcé pour les médecins, les infirmiers et les sages-femmes que pour les autres catégories de personnels.
En terme de contrainte au travail, 57 % des médecins disent travailler sous pression, soit 21 points de plus que l’ensemble des salariés. 63 % des infirmiers et sages-femmes partagent ce constat. Un médecin sur deux (53,7 %) vit des tensions avec le public et un tiers (36 %) se dit parfois victime d’agressions verbales.
C’est deux fois plus que l’ensemble des salariés (18 %). Un infirmier et sage-femme sur deux (53 %) témoigne également en ce sens.
Autre signe préoccupant, la DREES relève que 71 % des médecins salariés du secteur public déplorent devoir « penser à trop de choses à la fois » contre 52 % pour les médecins (salariés) du privé. 28 % des médecins hospitaliers se disent ignorés (10 % en clinique).
Si les contraintes horaires se stabilisent, elles restent majoritairement imposées dans le secteur hospitalier (60 % du personnel médical se dit soumis à des astreintes, 30 % des salariés du secteur hospitalier font des heures supplémentaires). Le passage aux 35 heures en 2002/2003 « ne s’est pas accompagné d’une diminution de la charge de travail », souligne l’étude. Sur le rythme de travail, 70 % des salariés de la fonction publique hospitalière déclarent travailler le samedi, 64 % le dimanche et 33 % la nuit.
Du mieux sur les contraintes physiques
Le tableau n’est pas totalement sombre pour la profession. Par rapport aux autres personnels, les médecins déclarent ainsi disposer de davantage d’autonomie et de sécurité financière, souligne l’étude. La DREES note aussi une diminution des contraintes physiques à l’hôpital sur une décennie (rester longtemps debout par exemple). En dix ans, les difficultés liées aux mouvements douloureux ont diminué de 22 points chez les médecins (13,5 % en 2013).
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