Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont mis au point une gélule orale à très longue durée d'action, dont le développement est assuré par la société Lyndra basée à Cambridge dans le Massachusetts.
Dans une étude préclinique publiée dans « Science Translational Medicine », l'équipe d'Andrew Bellinger explique que cette nouvelle forme galénique a été testée dans le paludisme avec l'ivermectine, en vue d'une association avec un traitement antipalustre à but préventif, comme l'artémisinine.
Une gélule qui se déploie en étoile
La prise prolongée d'une chimioprophylaxie à l'échelle d'une population pourrait diminuer significativement la transmission de la maladie car le seul réservoir connu est humain, indiquent les auteurs. L'apport d'un antiparasitaire, tel que l'ivermectine, qui entraînerait aussi la mort du vecteur, pourrait augmenter l'efficacité d'une telle stratégie de traitement dit de « masse » (Mass drug administration en anglais).
La gélule encapsulée du MIT, de 2 cm de diamètre, se dissout dans l'estomac et y prend la forme d'une étoile de 4 cm. Cette géométrie particulière l'empêche de passer à travers le pylore tout en ne gênant pas la progression du bol alimentaire. La structure se dissocie d'elle-même au bout de quelques semaines en petits morceaux grâce à des fragments amovibles, ce qui permet un passage intestinal sans danger.
Faciliter l'observance dans les maladies chroniques
La technologie Lyndra s'est révélée capable de délivrer de l'ivermectine jusqu'à 14 jours avec une linéarité et une stabilité satisfaisantes. Selon les auteurs, les fragments amovibles de nouvelle génération devraient permettre d'allonger le séjour dans l'estomac de « plusieurs jours à plusieurs mois et potentiellement même plusieurs années », espèrent les auteurs.
Des médicaments de longue durée d'action augmenteraient l'efficacité des campagnes de traitement de masse dans les maladies transmissibles, par exemple le paludisme. Au-delà des maladies infectieuses, ce type de galénique pourrait aussi faciliter l'observance dans les maladies chroniques, en particulier neuropsychiatriques, rénales ou encore les addictions. Lyndra a annoncé lancer les premiers essais cliniques mi-2017.
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