À 42 ANS et après une première partie de carrière dans le privé (industrie lourde puis agroalimentaire), Xavier Chastel, patron de l’agence régionale de santé (ARS) de Midi-Pyrénées, ne s’embarrasse pas de discours. C’est d’ailleurs sans ambages, qu’il a présenté, lors de la dernière séance de la conférence régionale de santé, les contours de la structure qu’il dirige depuis le 1er avril.
Sans surprise, l’ARS s’est dotée d’une organisation digne du secteur privé avec une direction du pilotage stratégique. Cet organe transversal uvre à travers le Projet régional de santé sous la responsabilité de Christine Ungerer. La direction de la prévention et du système sanitaire et médico social a été confiée à Ramiro Pereira, l’ancien directeur de la DRASS – il sera chargé d’organiser le parcours de santé au service des usagers. Plus innovant, l’ARS s’est dotée d’une direction de la qualité et de la performance. « Une vraie nouveauté, a pointé Xavier Chastel. Cette direction devra mesurer l’efficience des organisations et il y a beaucoup de choses à faire dans la région car un certain nombre d’hôpitaux sont maintenus sous perfusion. »Pour piloter ces opérations, un médecin, a d’ailleurs judicieusement été nommé, il s’agit de Jean-Jacques Morfoisse qui arrive du centre hospitalier de Montauban.
Parmi les priorités affichées par Xavier Chastel, on note le renforcement de la démocratie sanitaire, par la mise en place de la conférence régionale de santé et de l’autonomie en juillet prochain, l’installation de commissions de coordination de politique publique et des conférences de territoires. « Ces instances de concertation colleront aux départements, d’ailleurs les DDASS deviennent des délégations territoriales départementales », a indiqué le nouveau directeur.
Jusqu’à mi-2011, l’ARS s’est donné six grands objectifs. Tout d’abord construire le PRS, améliorer ensuite les performances des services de santé ambulatoires et médico-sociaux, anticiper les réponses aux conséquences de la désertification médicale, promouvoir une politique volontariste d’amélioration de la santé des personnes âgées et enfin développer les NTIC au service du patient. « Nous mettrons en uvre une stratégie globale de ces nouvelles technologies à travers une structure de gouvernance de télémédecine et communication qui sera présidée par le Pr Louis Lareng », a expliqué Xavier Chastel.
Interpellé sur les marges de manuvre de l’ARS, notamment en terme financier, Xavier Chastel a assuré que « l’autonomie par rapport aux instructions nationales serait d’autant plus forte s’il y a accord entre ARS et CRSA et surtout si on limite les objectifs. Il faudra pour cela établir des priorités », a-t-il prévenu.
Il a mis en avant le grand nombre, selon lui, de réseaux et des expérimentations qui bénéficient au bout de quelques années de financements pérennes. « Ce genre de pratiques pompe les budgets, nous devrons faire des choix. Les idées qui ne nous sembleront pas bonnes, nous ne les financerons pas, à un moment donné, je prendrai mes responsabilités car l’ARS est là pour agir pour la collectivité et non pour un petit nombre… » Voilà qui a le mérite d’être clair.
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