« Courageuse ! »
Dr Philippe Juvin, (UMP) député européen, et chef du service des urgences à l’hôpital Beaujon (Clichy) : 8/10
« C’est un excellent ministre de la Santé. Elle a eu le courage de mener une réforme structurelle de l’organisation du système de soins ; de celles qui sont au début décriées parce qu’elles bouleversent les habitudes des uns et des autres, mais dont on s’aperçoit, rétrospectivement, qu’elles étaient nécessaires. Un peu comme en leur temps, les lois Debré. Quant aux critiques qui lui reprochent d’en avoir trop fait face à la crainte d’une épidémie de grippe A, je ne les partage pas. Elle a eu raison d’agir comme elle l’a fait, face aux éléments dont on disposait pour la prise de décision».
« Notre pays se soigne à crédit »
Pascal Terrasse, député de l’Ardèche et ancien secrétaire (PS) à la Santé: 4,5/10
« Je porterai à son crédit la mise en place des Agences régionales de santé, qui, pour la première fois, regroupe des secteurs qui s’ignoraient : ambulatoire, hospitalier et sanitaire et social. Elle a également su mobiliser des lignes de crédits pour des actions de santé publique, comme pour l’Alzheimer. Enfin, elle est parvenue à maintenir un taux d’évolution d’Ondam plutôt satisfaisant. Au chapitre des échecs, sur le plan de la médecine ambulatoire, la situation s’apparente aujourd’hui à un véritable maquis tarifaire. Et sur la démographie médicale, les déserts médicaux s’étendent de plus en plus. Enfin, en matière de déficit, celui-ci se creuse à tel point qu’aujourd’hui, notre pays se soigne à crédit.“
« Manque de dialogue »
Jean-Luc Préel, (Nouveau Centre) député de Vendée : 6,5/10
« A son crédit, son implication dans la loi HPST. Ce n’est pas par hasard que ce texte est aussi appelé la "loi Bachelot". En revanche, je regrette le manque de dialogue et la place finalement dévolue aux ARS. En définitive, nous avons une loi jacobine et centralisatrice. J’aurais pour ma part souhaité davantage de décentralisation. Quant à sa gestion de la grippe A, l’erreur, à mon sens, a été de mettre de côté les médecins libéraux tout au long de la procédure.»
« La plus grande longévité à ce poste »
Dr Charles Descours, sénateur honoraire : 7/10
« Le principal fait saillant de son action, est la loi HPST. Quant aux critiques qui lui sont faites sur la gestion de la grippe A, je trouve pour ma part, qu’elle a très bien géré ce dossier, compte tenu des informations délivrées par l’OMS dont elle disposait à l’époque. La carte de la précaution était celle qu’il fallait jouer. Qu’aurait-on dit si l’épidémie s’était véritablement produite ? Ensuite, son travail en matière de re-sectorisation dans le cadre de la permanence des soins a aussi eu son utilité, même si il reste encore des zones blanches ».
« Un style »
Claude Le Pen, économiste de la santé : 7/10
« Tout d’abord, c’est un style, une personnalité. Ensuite, je pense que l’on retient deux choses de son action au ministère de la Santé ; la loi HPST et la gestion de la grippe A. Sur le premier point, elle a appliqué ce qu’on lui demandait. Elle ne se situe donc ainsi pas en rupture face à ce qui s’est mis en place en 1993, avec la loi Teulade, qui instaurait les RMO et l’Ondam. Et qui s’est ensuite poursuivi avec le plan Juppé. Son action confirme donc une forme d’étatisation du système. Quant à la politique mise en œuvre dans le cadre de la grippe A, elle en payé le prix. C’est à partir de là que s’est accélérée la dégradation de ses relations avec la profession médicale. A tel point que les dernières élections aux URPS se sont cristallisées autour d’un pour ou contre Roselyne Bachelot. Ce qui montre qu’en France, un ministre de la Santé ne peut s’aliéner le corps médical.»
« L’étatisation du système de santé »
Dr Gérard Maudrux, président de la Carmf : 4/10
« J’ai été très déçu par sa gestion de la grippe A. A l’arrivée, l’organisation de la vaccination s’est faite presque sans les généralistes. Quant à la loi HPST, je ne suis pas d’accord avec l’étatisation du système de santé. Comme à ses prédécesseurs à ce poste, d’ailleurs, je ne lui donne pas la moyenne. Cependant, au titre de président de la Carmf, sur le seul sujet des retraites, j’aprcie qu’elle ait fait retirer cette semaine l’amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2011 qui prévoyait la création d’un comité de pilotage de la retraite des médecins libéraux. Si ce dernier était passé, la gestion de la retraite des médecins, confiée par la loi à la CARMF serait passée sous la coupe d’intervenants extérieurs.
« Le mépris des libéraux »
Dr Bernard Ortolan, ancien président du CNFMC: 2/10
« Je n’ai jamais vu un tel malaise au sein du monde médical. A mon sens, Roselyne Bachelot a fait preuve d’un mépris, sans précédent, à l’encontre des professionnels de santé libéraux. Pour ma part, en ce qui concerne le dossier de la FMC, l’actuel DPC, je reste encore persuadé qu’elle ne sait toujours pas quels étaient les enjeux véritables du dossier ».
« La loi HPST,une catastrophe dans son versant ambulatoire
Dr Michel Chassang, président de la Csmf: 4,5/10
+: "une personnalité plutôt sympathique qui fait preuve d’une longévité exceptionnelle à ce portefeuille.
- : "la loi HPST, qui, dans son versant ambulatoire, est une catastrophe. Dans son intitulé, elle aurait du s’arrêter à la lettre H".
« Elle a entendu les jeunes médecins »
Dr Vincent Rebeille-Borgella, Secrétaire général de MG-France : 6,5/10
+ : « Avoir entendu le mouvement des jeunes médecins qui ont mis en avant les problèmes de démographie médicale, via les Etats généraux de l’offre de soins, puis la loi HPST. »
- : « Sa gestion de la grippe A et son incapacité à changer de stratégie pour faire appel aux généralistes. »
« Absence de concertation »
Dr Christian Jeambrun, président du SML : 3/10
Point positif : « L’espoir qu’elle a compris le sens des résultats des élections aux URPS. »
Point négatif : « L’absence de concertation avec les professionnels de santé dans toutes les phases de la loi HPST ».
« Rien n’a avancé »
Dr Claude Bronner, co-président d’Union Généraliste 4/10
+ : « La forte volonté de concertation à ses débuts au ministère. »
- : « Absolument rien n’a avancé pour la médecine générale sous son ministère. »
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