« La première ligne de défense de l'organisme est constituée par le système immunitaire inné, qui répond rapidement aux infections, explique le Dr Dumur. La réaction du corps aux allergènes est supposée être médiée par le système immunitaire adaptatif, au temps de réaction plus long. Mais de très récentes recherches ont montré que les allergènes pouvaient aussi, comme les agents infectieux, stimuler certains récepteurs de l'immunité innée, ce qui bouleverse nos conceptions. » Le Dr Anne Tsicopoulos, allergologue et pneumologue au CHU de Lille, a présenté diverses hypothèses sur ce mode d'action. « Il y a dans les allergènes des composants d'agents pathogènes qui permettent l'activation d'une réponse immunitaire innée, laquelle peut ensuite moduler la réponse adaptative, ce qui pourrait expliquer l'amplification de processus allergiques. » Ainsi, si certains allergènes donnent lieu à des asthmes plus sévères, ce pourrait être à cause de ces éléments extra-allergéniques. « Pour l'instant, nous n'avons retrouvé ce mode d'action sur l'immunité innée qu'avec les blattes et les acariens, poursuit-elle. La présence d'un composé glucanique – caractéristique d'un champignon – chez des blattes, pourrait s'expliquer par le fait que celles-ci se nourrissent de moisissures. Une autre hypothèse est celle d'un transfert de gènes horizontal, des bactéries transmettant leurs gènes à un organisme plus évolué, ce qui est plausible pour certains pollens. » Ce champ de recherche est encore très nouveau et il est bien trop tôt pour parler de prévention ou de traitement par ce biais.
Des allergènes qui activent l'immunité innée ?
Publié le 06/05/2011
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Source : lequotidiendumedecin.fr
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