Que de chemin parcouru par l’ancien courtier d’assurances depuis sa nomination comme secrétaire d’État à l’Assurance-maladie en… 2004. Le Premier ministre se nommait alors Jean-Pierre Raffarin et le Président, Jacques Chirac. Une époque clairement révolue, mais durant laquelle le ministre novice fait ses classes et apprend. Vite. Aujourd’hui septième ministre dans l’ordre protocolaire, Xavier Bertrand a successivement assumé les fonctions de secrétaire d’État jusqu’au printemps 2005, puis de ministre de plein titre de la Santé et des Solidarités entre juin 2005 et mars 2007. Un double baptême du feu qu’il passera avec brio. Tout comme il avait réussi l’épreuve de la mise en musique de la loi instaurant la mise en place du médecin traitant l’année précédente.
Le «service après-vote», c’est l’expression et la marque de fabrique de Xavier Bertrand. Et c’est bien cette qualité qui le fait remarquer par Nicolas Sarkozy qui en fait son porte-parole (avec Rachida Dati) lors de la campagne présidentielle de 2007. Le maire de Saint-Quentin a fermement décidé de lier son destin au candidat Sarkozy. Bien lui en a pris. Une fois élu, le président en fera son ministre du Travail et des Relations sociales. Un poste exposé, qui lui voit gérer de front la réforme des régimes spéciaux de retraite et la mise en place du service minimum dans les transports. Sa cote auprès du patron de l’Elysée continue de grimper, suscitant au passage quelques inimitiés dont celle du Premier ministre lui-même...
Le chef de l’État, lui, n’en a cure et offre à Xavier Bertrand les clés de son parti. Le voici donc bombardé secrétaire général de l’UMP. Nous sommes en janvier 2009. Presque deux ans plus tard, il faut bien admettre que le bilan est mitigé sur le plan quantitatif. « Objectif?: 500 000 adhérents en 2012 », avait claironné le nouveau taulier lors de sa nomination. En réalité, bien que ce dernier n’ait pas ménagé sa peine, multipliant les déplacements de terrain, les effectifs ont fondu.
Reste qu’aujourd’hui Xavier Bertrand est donc bien de retour au gouvernement. Une nomination qui réjouit la majorité de vos représentants. La CSMF, surtout, qui a cogéré la politique de santé avec lui de 2004 à 2007, et qui l’avait invité en lieu et place de Roselyne Bachelot lors de sa dernière université d’été en septembre à Cannes ! Carton à l’applaudimètre. À MG-France, on se félicite également du retour d’un homme qui connaît bien les dossiers. Et qui, pour mémoire, est l’artisan initial du C à 23 euros. Le SML en profite pour l’inviter à son congrès à Lyon, à la fin du mois. Le seul (léger) bémol provient de la FMF qui se demande si « avec le Travail et l’Emploi », il aura encore le temps de s’occuper de la Santé.
Nora Berra a donc une carte à jouer pour exister par elle-même… Pour peu que son ministre de tutelle lui laisse suffisamment d’autonomie. En effet, Xavier Bertrand est bien placé pour savoir que rien n’est impossible à un secrétaire d’État ambitieux et bosseur.
Handicap : compte tenu de l’ampleur du champ d’action de son ministère, son attention pourrait très vite être détournée des seuls dossiers liés à la médecine libérale
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