Le programme I-CARE a été développé pour former les professionnels de santé sur la base du volontariat à l'éducation thérapeutique. L'équipe éducationnelle comptait au moins un médecin et un paramédical. Depuis 2004, l’expérience a été menée dans plus de 220 centres en France, en Belgique et au Luxembourg, ODIN étant le registre portant sur 61 centres I-CARE français.
De 2007 à 2010, 3 248 patients ont été inclus, dont 2 356 ont bénéficié du programme. L'âge moyen est de 67,5 ans, avec une IC le plus souvent d’origine ischémique (46 % des cas) ou une cardiomyopathie dilatée primitive (24 %). Le traitement médical comporte des bêtabloquants et diurétiques de l'anse dans 80 % des cas, un IEC dans près de 70 % et plus d'un tiers sont sous anti-aldostérone. On note d'importantes différences dans les caractéristiques de base des patients selon qu'ils appartiennent au groupe éduqué et non éduqué. Elles portent sur l'âge, le sexe, le niveau d'éducation, l'activité professionnelle, l'ancienneté de la maladie ou la gravité des symptômes.
Les investigateurs ont donc fait une stratification sur 22 variables (âge, sexe, langue maternelle française, facteurs de risques, classe NYHA, entre autres) afin de dégager deux groupes strictement comparables soit 858 patients chacun. Une différence significative (p < 0,001) est mise en évidence concernant le taux de survie à un et deux ans en faveur du groupe éduqué (90,5 vs 85,1 à un an, 81 vs 75,3 à deux ans). Une analyse multivariée entre les deux groupes démontre que l'éducation est le facteur le plus discriminant indépendamment de tout autre changement de traitement. « En analysant les différentes variables, il apparaît que c'est bien le rôle de l'éducation thérapeutique qui influe sur la survie puisqu'on ne note aucune différence dans les deux groupes concernant la prise d'un traitement par bêtabloquant, IEC ou thiazidique », a conclu le Pr Yves Juillière.
La fibrillation auriculaire souvent associée à l’insuffisance cardiaque
Concernant actuellement 750 000 patients en France, la fibrillation auriculaire risque de toucher 2 millions de personnes à l’horizon 2050. Ce trouble du rythme est responsable de 15 % des accidents vasculaires cérébraux et elle est souvent associée à l’insuffisance cardiaque. Le coût des soins s’élève à 2,5 milliards d’euros dont la moitié des dépenses sont dues à l’hospitalisation. « 70 à 80 % des FA sont liées à l’hypertension artérielle, non aux rhumatismes articulaires aigus comme avant », a indiqué le Pr Jean-
Yves Le Heuzey (hôpital européen Georges-Pompidou, Paris).
Les nouveaux anticoagulants comme le dabigatran, le rivaroxaban et l’apixaban sont très attendus. Pour le dabigatran le plus avancé sur le chemin de la commercialisation, « quelles que soient la dose et la durée des essais cliniques, le nombre d’accidents vasculaires cérébraux hémorragiques est très nettement diminué par rapport aux AVK, c’est la seule chose à retenir ». Le Pr Le Heuzey prévoit un débat très animé sur son prix?: « Il faudra trouver celui qui marque le progrès sans mettre en péril les comptes de la Sécurité sociale ».
Quant à l’ablation, elle ne pèse pas très lourd dans la balance médico-économique car elle ne concerne pas plus de 2 % des patients, vingt centres étant capables de les réaliser. «?L’ablation concerne surtout les sujets jeunes et très symptomatiques », a indiqué le Pr Gabriel Steg (hôpital Bichat-Claude Bernard, Paris).
L’éducation porte ses fruits
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