Une recherche très active

Quelques enseignements tirés des dernières publications

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Publié le 19/05/2016
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La variabilité du contenu en allergènes (acariens) selon les produits d’immunothérapie sublinguale est confirmée par une étude espagnole, qui met également l’accent sur la qualité même des allergènes, ce qui peut avoir un impact sur l’efficacité de la désensibilisation (1).

Un autre travail intéressant porte sur les allergies aux céphalosporines. Il s’agit d’une étude prospective italienne qui a inclus 102 patients dont 83 % avaient fait une réaction anaphylactique (2). Lors des tests de provocation orale et cutanés, plus de la moitié des patients n’ont réagi qu’à une seule céphalosporine, ce qui souligne l’intérêt de pratiquer des tests afin de ne pas priver inutilement ces personnes des autres céphalosporines. Il faut également noter que seuls 20 sujets de la cohorte présentaient une allergie associée à la pénicilline.

Même après une bonne formation aux injections d’adrénaline, la réalisation du geste par des mères d’enfants ayant une allergie alimentaire sévère n’est pas optimale (3). En effet, un an après la formation, seule une mère sur deux est capable de bien reproduire le geste. Une fois sur trois les capsules de sécurité ne sont pas complètement retirées et une fois sur dix, la mère utilise le stylo injecteur du mauvais côté.

Lorsqu’un asthme est bien contrôlé par le traitement, le Global initiative for asthma (GINA) préconise une réduction des doses. Au cours d’un suivi de 24 mois après diminution des doses, un tiers des patients fait au moins un événement (exacerbation, consultation en urgence,...), mais ce risque dépend de la durée de la stabilité avant la désescalade thérapeutique : plus cette durée augmente, moins il y a de risque de nouvel événement (4). « Il ne faut donc pas hésiter à attendre avant d’envisager la modification du traitement à la baisse », a indiqué le Dr Olivier Le Rouzic (Lille).

Chez les asthmatiques fumeurs ou anciens fumeurs (plus de 10 paquets-année), il est préférable d’utiliser des corticoïdes inhalés délivrant des particules très fines (5).

Enfin, dans les deux années qui suivent une chirurgie bariatrique, le nombre d’exacerbations d’asthme est réduit de moitié (6).

L’essor de la pharmacogénétique

La recherche en allergologie est très active et de nouveaux traitements sont espérés dans les prochaines années. C’est notamment le cas des agonistes des récepteurs des glucocorticoïdes comme le GW870086X et le AZD5423, qui auraient la même efficacité anti-inflammatoire que les corticoïdes mais moins d’effets secondaires, selon les données de plusieurs travaux expérimentaux sur des modèles murins et quelques études chez l’homme. Par ailleurs, plusieurs anticorps monoclonaux et des molécules ciblant le facteur de transcription GATA 3 sont en cours de développement.

Parallèlement, la pharmacogénétique est en plein essor. L’étude de la cohorte taiwanaise a démontré l’intérêt du dépistage du polymorphisme HLA B58 : 01 chez les patients candidats à un traitement par allopurinol. Une stratégie similaire est possible avant la prise de carbamazépine. « Certains polymorphismes semblent associés à une meilleure réponse aux bronchodilatateurs, et le recours à terme à divers dépistages pourrait permettre de mieux guider le choix thérapeutique », a conclu le Dr le Rouzic.  

D’après la communication du Dr Olivier Le Rouzic (Lille)

(1)  Moreno Benitez F. Allergy 2015 Nov;70(11):1413-20

(2)  Romano A et al. J Allergy Clin Immunol 2015 Sep;136:685

(3)  Boyle RJ et al. Abs 674, AAAAI congress 2015

(4)  Rank MA et al. Chest 2015 Sep;148(3):630-9

(5)  Roche N et al. Am J Respir Crit Care Med 2015 Apr;191(8):960-4

(6)  Hasegawa K et al. J Allergy Clin Immunol. 2015 Aug;136(2):288-94

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin: 9497