Le Dr Jean-Michel Chevalier (Bordeaux) a indiqué que la prévalence de la FA augmente après 55 ans surtout chez les hommes. Le sport est-il un risque additionnel de FA à long terme ? Non, si on en juge par les Holter rythmiques faits chez 40 parachutistes, même lorsqu’ils sont réalisés dans des conditions de stress extrême telles que le saut de nuit ou un lâcher à plus de 5000 m. Une étude sur 360 000 sauts faite à l’école des troupes aéroportées à Pau ne révèle que très peu de pathologies, une seule FA (chez un personnel d’encadrement) et 3 Wolf-Parkinson-White ayant nécessité une ablation curative. Pourtant, diverses études suggèrent que le sport d’endurance prolongé multiplie le risque de FA par un facteur deux à dix. L’hypothèse est que le cœur du sportif d’endurance s’accompagne d’une dilatation des oreillettes qui est un facteur prédisposant à la FA. La méta-analyse de six études cas-contrôle comparant 655 athlètes et 895 contrôles relève un risque relatif de FA de 5,29, suggérant cet effet favorisant du sport.
Il faut rechercher des facteurs environnementaux tels qu’une une péricardite, une infection virale, une maladie coronaire, une HTA, une dysfonction ventriculaire gauche, un excès de sport, une hyperthyroïdie et l’abus d’alcool ou de substances dopantes
cardiopathie sous-jacente
Les symptômes qui peuvent faire suspecter une FA sont la survenue de palpitations, la baisse des performances ou une accélération anormale de la FC au cardiofréquencemètre. « Devant toute arythmie chez le sportif, aucun doute n’est permis » a souligné le Dr Chevalier. Le bilan comporte un ECG long, une échocardiographie, une épreuve d’effort avec éventuellement un ECG Holter en situation. En cas de cardiopathie, il y a une restriction temporaire ou définitive à la pratique du sport de compétition. La reprise peut se discuter si la cardiopathie est équilibrée depuis plus de trois mois ou que la procédure d’ablation a réussi.
Côté traitement, le consensus récent sur la FA n’a rien changé pour le sportif. La prévention thrombo-embolique repose sur l’aspirine ou l’abstention puisque le score CHADS2 est inférieur à 1. Les nouveaux traitements antithrombotiques et anti-arythmiques n’ont pas été testés chez le sportif. On est réticent à prescrire de la Cordarone pour des problèmes de tolérance et le prix à payer semble trop élevé pour un traitement au long cours. Il faut éviter les anti-arythmiques de classe Ia, difficiles à manier. Le Sotalex peut poser des problèmes en cas de bradycardie (augmentation du QT) et la dronédarone n’a pas été évaluée. L’ablation est à discuter au cas par cas et, malgré l’absence de recul, il semble qu’il faut la proposer avant que les oreillettes se dilatent.
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