En revenant vers 5 heures du matin d’une visite (dans certains secteurs, comme le nôtre, les médecins assurent encore les gardes 24h sur 24), j’allume mon téléviseur : un reportage concernant un confrère travaillant en banlieue parisienne. Ce dernier, âgé (45 ans d’activité « au compteur »), a constaté au retour de ses vacances que son cabinet avait été vandalisé. Écœuré par cette situation qu’il juge tout à fait injuste (il se met tous les jours au service de ses patients), notre confrère a décidé de suspendre définitivement son activité.
Ce fait divers montre que la situation des professionnels de santé ne s’est pas du tout améliorée au fil des années dans les zones difficiles, et ce malgré les discours des politiques qui ont, depuis de nombreuses années, « tenté » de rassurer les populations de ces quartiers.
De l’action avant tout !
Comment dans de telles situations peut-on accepter que des jeunes médecins viennent sur ces cités sensibles ? Personnellement, je pense que l’exécutif qui feint de se préoccuper de ces banlieues (sans en donner les moyens, bien entendu) devrait être jugé et sévèrement sanctionné dès lors qu’un professionnel de santé est molesté ou dévalisé.
Nous devons rapidement faire avancer les choses et arrêter de faire les autruches sur cette situation intolérable. Il est tout à fait malsain de donner des bourses à des étudiants, bourses qui vont les contraindre secondairement à exercer dans des lieux où les politiques en charge du maillage territorial n’enverraient pas leur progéniture.
Bien entendu, parmi les concitoyens qui vivent dans ces banlieues, certains sont tout à fait respectables, et méritent une prise en charge médicale ; cela d’autant plus que nombreux sont les résidents de ces cités qui n’ont pas les moyens de se déplacer. Aussi est-il impératif d’agir, non par des discours lénifiants, mais par des actes pour endiguer toute violence et délinquance.
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