Les urgences feraient-elles fuir les médecins ? Selon une enquête nationale de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF), sur la base de 960 réponses à un questionnaire en ligne entre mars et juillet 2011, 92,5 % des urgentistes estiment ne pas pouvoir continuer à exercer à l’hôpital public dans les mêmes conditions de travail jusqu’à la fin de leur carrière. Le désenchantement est tel que 72 % des médecins urgentistes pensent à changer de mérier « de temps en temps » (39 %) ou « souvent » (33 %).
Parmi ceux qui pensent à quitter l’hôpital, 58 % ont déjà sauté le pas et démarré une reconversion professionnelle. Seulement 12,7 % des médecins interrogés ne songent jamais à se réorienter.
Selon les responsables de l’enquête, le Dr Régis Garrigue (secrétaire général adjoint de l’AMUF), le Dr Cyril Delasard (CHRU de Lille) et le Dr Laurent Casenove (webmaster), cette tendance s’observe quels que soient le nombre d’années d’exercice et la tranche d’âge. La situation familiale a peu d’influence.
L’AMUF tire donc la sonnette d’alarme : si les conditions de travail ne changent pas dans les 3 ans, 56 % des urgentistes « changeront de métier ». Le syndicat demande une réunion au ministère de la Santé pour éviter ces départs massifs.
Plafonnement de l’intérim médical : le gouvernement doit revoir sa copie, maigre victoire pour les remplaçants
Au CHU Healthtech Connexion Day, guichets innovation et tiers lieux à l’honneur
Zones de conflit : ces hôpitaux français qui s’engagent
À l’hôpital public, le casse-tête du recrutement des médecins spécialistes