Les études de médecine sont rarement un chemin pavé de roses, mais elles peuvent devenir un véritable sentier escarpé et caillouteux bordé de précipices insondables quand, en plus d’avoir à assimiler des connaissances encyclopédiques, on doit se préoccuper de trouver du travail pour financer son cursus, pour rembourser un crédit… Ce sentier escarpé, Nora Zaki vient de le parcourir : étudiante à la faculté de médecine de Paris 7, elle sort tout juste des ECN… et l’épreuve a été assez rude.
« Je veux faire médecine depuis que je suis petite, ma mère est aide-soignante, ma tante est infirmière, et ce qui m’a toujours attirée, c’est de me sentir utile », se souvient-elle. C’est donc assez naturellement qu’après le bac, elle s’inscrit en médecine. Habitant alors dans l’Yonne, elle aurait dû aller à la faculté de Dijon, mais elle voulait « changer, tester autre chose », et se retrouve à la capitale.
Dès le départ, les difficultés matérielles sont venues perturber le bon déroulement de son apprentissage. « Je n’avais pas de logement, et pendant six mois, j’ai habité à Évry, j’étais très loin de la fac, raconte la jeune femme. Ce n’est qu’ensuite que j’ai pu avoir une place dans une résidence dans le 19e arrondissement de Paris. » Dans ces conditions, Nora échoue à sa première tentative d’obtenir la Paces, mais ne se décourage pas. « J’ai dit à mes parents que je voulais retenter le coup, je savais que je pouvais le faire, raconte-t-elle. J’ai pris un crédit pour financer une prépa, et j’ai réussi à l’avoir. »
Beaucoup de sacrifices
Mais une fois le cap de la première année franchie, les difficultés étaient loin d’être abolies pour la néo-Parisienne. « Je ne connaissais personne, j’ai fait beaucoup de petits boulots : serveuse, hôtesse, vendeuse dans le prêt-à-porter… », énumère-t-elle. Les difficultés s’accumulant, Nora tombe en dépression, et doit refaire sa troisième année. « On n’a aucun loisir, on fait beaucoup de sacrifices sur notre vie familiale, notre vie sentimentale, c’est très difficile à gérer, reconnaît-elle. J’ai craqué, j’ai refait mon année, j’ai pris du temps pour moi, j’ai fait du sport. »
Une fois cet épisode surmonté, la découverte des stages, et notamment des stages cliniques, a été pour elle une véritable bouffée d’oxygène. « J’ai adoré mon stage en neurologie vasculaire à Lariboisière, mon stage en MPR à Fernand Widal… », s’enthousiasme-t-elle. Si bien qu’avant de s’aligner pour les ECN, elle envisageait quatre spécialités : la neurologie, la rhumatologie, la gastro-entérologie et la médecine générale. Mais comme dans beaucoup de cas, c’est le classement qui décide, et celui de Nora n’a pas été à la hauteur de ses espérances.
« Je me suis mis beaucoup de pression, je me suis enfermée dans une bulle, j’ai arrêté le sport, je suis arrivée avec beaucoup d’anxiété, ça a été une erreur de ma part », regrette-t-elle. Il est fort probable que des quatre possibilités qu’elle envisageait, seule la médecine générale s’avère réalisable, mais cela lui convient. « C’est une spécialité qui me va très bien, et elle me permettra peut-être de réaliser un petit projet : la médecine du sport, confie-t-elle. Et de toute façon, je ne suis pas prête à refaire une année ! »
Suspension de l’interne de Tours condamné pour agressions sexuelles : décision fin novembre
À Clermont-Ferrand, un internat où « tout part en ruine »
« Pour la coupe du monde, un ami a proposé quatre fois le prix » : le petit business de la revente de gardes
Temps de travail des internes : le gouvernement rappelle à l’ordre les CHU