Lors de son installation en libéral, le médecin généraliste doit penser à financer son démarrage. «On n’a pas l’habitude de vivre à crédit en France, rapporte le Dr Yannick Schmitt du syndicat REAGJIR. Mais plutôt que d’utiliser l’épargne personnelle ou de se serrer la ceinture, le candidat à l’installation a nettement intérêt à profiter des taux d’emprunts plutôt bas. »
Emprunter pour quoi ?
Il y a peu de rachat de clientèle aujourd’hui, donc l’emprunt se limite à l’immobilier ou au loyer, l’équipement et l’aménagement du cabinet, le véhicule sans oublier la consommation courante des premiers mois.
Si cependant le médecin généraliste reprend un cabinet existant, c’est le droit de présentation de la patientèle qui représente la plus grande part à financer. Sa valeur s’élève généralement entre 25 % et 50 % de la moyenne des trois derniers chiffres d’affaires annuels du cabinet.
Le jeune praticien peut aussi intégrer une société civile de moyens (SCM) : il doit alors financer la valeur du droit d’intégration et des parts de la société. Enfin, en cas d’entrée dans une société civile professionnelle (SCP) ou dans une société d’exercice libéral (SEL), il faut financer la valeur des parts acquises de cette société.
Combien ?
Les prêts professionnels s’étalent en général sur 7 à 10 ans. Le taux varie d’un établissement bancaire à l’autre mais il navigue autour de 1 à 1,6 %. S’il n’y a pas d’évaluation globale moyenne des montants empruntés, il faut compter pour l’installation entre 10 000 euros et 20 000 euros. Si le jeune intègre une SEL, l’investissement sera plus cher avec ce droit d’entrée contrairement à la SCM qui reste accessible.
Il est conseillé d'inclure dans le plan de financement de quoi vivre avec sa famille les premiers mois, surtout en cas de création de cabinet : loyer personnel, garde ou école des enfants... pour anticiper un démarrage d'activité qui peut être un peu lent.
Le découvert autorisé ou facilité de caisse est, pour les professions libérales, une condition importante à négocier avec le banquier lors de l'ouverture du compte. C’est une histoire de trésorerie qui ne pose en général aucun problème, en dehors d'éventuels AGIO à payer.
Osez devenir entrepreneur
Il est souhaitable pour le futur médecin de suivre une formation « d’entrepreneur » si sa fac en dispense une. Certains syndicats en proposent sous format court, avec des conseils essentiels et pratiques. En effet, avant de solliciter le banquier, il est impératif de maîtriser les notions de prévisionnel d’activité ou business plan. Le jeune candidat à l’installation doit veiller à l’équilibre de son projet, bien lister l’ensemble des charges à prendre en compte, les délais d’encaissement… et mettre en face le volume d’affaires et la rentabilité attendue.
Le plan de financement se résume à un simple tableau à deux colonnes : par poste, il s'agit d'identifier les montants estimés (besoins) et de placer dans la colonne suivante les sources de financement pour le démarrage.
Le crédit proposé reste au choix du candidat : c’est un crédit-bail ou leasing ou un crédit classique.
Rassurer le banquier
Avoir des fonds propres, un apport personnel ou familial permet de rassurer la banque sur la prise de risque. Mais certains établissements bancaires ont de longue date, travaillé avec les jeunes médecins comme le Crédit Mutuel des professions de santé, ou LCL avec un service dédié aux entrepreneurs en santé. Leurs conseillers maîtrisent les problématiques des professions médicales. Certains se déplacent même au cabinet pour faire signer les contrats. Quand la confiance est de mise… il faut franchir le pas !
« Pour la coupe du monde, un ami a proposé quatre fois le prix » : le petit business de la revente de gardes
Temps de travail des internes : le gouvernement rappelle à l’ordre les CHU
Les doyens veulent créer un « service médical à la Nation » pour les jeunes médecins, les juniors tiquent
Banderole sexiste à l'université de Tours : ouverture d'une enquête pénale