[Rediffusion du 27.04.2018]
« S'installer en trois mois, c'est possible », mais cela demande une certaine organisation.
Parmi les préalables incontournables, tout médecin qui veut visser sa plaque doit être inscrit au tableau du Conseil de l’Ordre de son lieu d’habitation et ce, dès la soutenance de la thèse. Une fois repérée une zone potentielle ou s'installer, le candidat, s’il change de département, demandera le transfert de son dossier. L’étape suivante préalable à toute démarche, consiste à choisir un local répondant aux normes d’accessibilité.
De J-90 à J-60
Dès votre projet d’installation précisé, rapprochez-vous de l’ARS dont dépendra votre futur lieu d’exercice. Certaines agences régionales de santé disposent de « référents installation » aptes à fournir une aide et des renseignements précieux sur la cartographie médicale. Votre ARS pourra par exemple, vous renseigner sur les projets éventuels de maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) dans la région. N’hésitez pas également à contacter les collectivités locales qui peuvent donner un coup de pouce à l’installation. Il est également important de rencontrer les représentants du conseil départemental de l’Ordre, de discuter et de soumettre le type de contrat que vous prévoyez de conclure (collaboration, association, SCM, SCI…). Le contrat doit impérativement être visé par le Conseil de l’Ordre avant sa signature. Cette étape permet de définir les modalités de fonctionnement du cabinet, de partage des frais, de temps de travail…
Une fois le contrat établi et à compter du 30e jour d’activité libérale, vous contacterez l’Assurance maladie pour une affiliation au régime des Praticiens et Auxiliaires Médicaux conventionnés. Les médecins n’étant pas couverts par l’Assurance maladie en cas d’accident du travail, il est vivement recommandé de souscrire à une garantie AT/MP gérée par la CPAM.
De J-60 à J-45
La soumission du contrat au conseil départemental de l’Ordre doit être effective et il est temps de lui faire valider l’intitulé des plaques, ordonnanciers et tampons. Pensez ensuite à interroger les banques en vue de l’ouverture d’un compte professionnel et du choix de votre matériel (lecteur de carte bancaire, lecteur de carte Vitale…). Il est conseillé de prendre un peu de marge afin d’étudier de près les différentes offres de services bancaires et négocier, le cas échéant, un financement pour l’équipement et l’installation. Puisque vous êtes dans les chiffres, sélectionnez votre expert-comptable. Les prestations et services varient d’un cabinet à l’autre. Une fois l’expert-comptable retenu, nous vous conseillons de le rencontrer au moins une fois par an. Optez aussi pour une association de gestion agréée (AGA) qui contrôlera vos comptes avant leur soumission au fisc. À J-45, il sera temps d’installer une ligne téléphonique et Internet.
J-45 à J-30
L’ouverture du cabinet approche à grands pas, la convention médicale doit être signée avec la caisse primaire d’Assurance maladie. Vous pourrez ainsi commander vos imprimés pré-identifiés et vos ordonnanciers sécurisés. Vous ferez aussi le choix d’un secrétariat physique ou téléphonique. Il est temps de déclarer à l’URSSAF votre changement de situation et de communiquer votre nouvelle adresse. N’hésitez pas à contacter le centre de formalités des entreprises de l’URSSAF qui pourra vous aider. De nombreuses démarches sont dématérialisées, mais il est vivement conseillé de se déplacer. Votre changement de situation doit ensuite être déclaré à la CARMF. L’affiliation à la caisse autonome de retraite se fait au moment de l’inscription au tableau de l’Ordre mais il est obligatoire de signaler que l’on s’installe. Pour vous aider à vous faire connaître, le conseil départemental de l’Ordre propose de financer la publication d’une annonce dans le journal local. Il s’agit généralement d’un encart de 5x5 cm. Renseignez-vous sur les tarifs et communiquez-les au conseil de l’Ordre qui financera deux annonces à 15 jours d’intervalle. Concernant la responsabilité civile professionnelle, si elle n’est pas encore souscrite ou si vous n’avez pas encore prévenu de votre changement de situation, il est plus que temps de s’en occuper. Pensez également à adhérer à une assurance prévoyance. Les contrats de prévoyance privée proposent des couvertures de charges en cas de maladie ou de réduction d’activité. Un contrat multirisque pour votre local et vos biens professionnels doit aussi être souscrit. À J-45, matériels et fournitures seront commandés à la condition d’avoir bien étudié en amont vos souhaits et besoins. La même réflexion préalable aura été menée avant la commande du mobilier du cabinet (bureau, étagères, fauteuil…).
J-30
Vous entamez la dernière ligne droite. Votre carte professionnelle de santé (CPS) vous est sans doute parvenue. C’est le moment d’installer votre matériel informatique, de paramétrer les logiciels, de configurer votre espace professionnel, votre messagerie sécurisée (Apicrypt, MS Santé) dont l’adresse sera ajoutée aux ordonnanciers et courriers si vous souhaitez pouvoir communiquer par mail avec vos patients. Pensez à transformer l’assurance de votre véhicule pour l’usage professionnel.
J-15
Voilà le moment de compléter votre communication locale pour mieux vous faire connaître, notamment en vous inscrivant sur les Pages jaunes et en créant une fiche sur Google (il suffit d’avoir un compte Google). Informez vos futurs partenaires de travail (médicaux et paramédicaux) de votre installation. Essayez de n’oublier personne car il est important de créer d’emblée de bonnes relations. Définissez votre planning de présence au cabinet et imprimez vos documents à affichage obligatoire (horaires, honoraires, information CNIL, modalités de la permanence des soins, AGA, moyens de paiement). N’oubliez pas d’effectuer votre déclaration à la CNIL et de contacter les impôts locaux. Enfin, souscrivez à un contrat pour le traitement des déchets liés à l’activité de soin (DASRI). Il ne vous reste plus qu’à attendre votre premier patient. En moyenne, votre installation vous aura coûté 15 000 euros.
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