Les nouveaux internes rescapés des dernières épreuves classantes nationales informatisées (ECNi) ont pris leur fonction hier. Leur promotion va essuyer les plâtres de la réforme du troisième cycle et de ses nouvelles maquettes. Parmi eux, figurent un peu moins de 3 000 internes en médecine générale. Ils sont beaucoup moins nombreux que l’année précédente. La réforme a en effet créé des nouveaux diplômes d’études spécialisées (DES) spécifiques en médecine d’urgence et en gériatrie auparavant accessibles via des diplômes d’études spécialisées complémentaires (DESC) après l’internat en médecine générale.
Toujours un manque de terrains de stage
La spécialité s’est donc recentrée sur la médecine générale, y compris à travers la nouvelle maquette du DES qui prévoit désormais dès la première année un stage obligatoire chez le praticien. Et c’est justement de cette nouveauté que découlent les premières difficultés d’application. « Les procédures de choix ont été compliquées. Le nombre de terrain de stages ambulatoires ne permet pas de mettre tous les internes de première année en stage tout en garantissant de ne pas mettre ceux déjà en cursus en échec » explique Maxence Pithon, président de l'intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG). En effet, un certain nombre d’internes des années précédentes n’ayant pas pu réaliser ce stage sont passés en premier pour boucler leur maquette avant les nouveaux venus. « La plupart des subdivisions ont donc été obligées d'appliquer une maquette de transition pour faire passer la moitié de la promotion chez le praticien et permettre à l'autre moitié de réaliser ce stage l’année suivante » souligne Maxence Pithon. De rares subdivisions comme Grenoble ou Toulouse n’ont pas rencontré ces difficultés car elles possédaient déjà une maquette très proche de celle de la réforme.
L’augmentation du nombre de stages en ville était réclamée depuis longtemps par les internes en médecine générale. L'enjeu est important. « Si les terrains de stage ne sont pas accessibles pour les internes, qu’ils sont isolés et qu’ils ne passent pas un bon semestre, le risque est simplement de les dégoûter », analyse le président de l’ISNAR-IMG. Maxence Pithon souhaite donc développer la création d’internats ruraux « vrais lieux de vie pour les internes dans ces territoires-là, pour qu’ils ne soient pas isolés socialement, numériquement … que ce soit une bonne expérience et qu’ils aient envie d’y retourner. »
Plus de suivi pour les internes
Malgré ces difficultés, le syndicat des internes reste convaincu qu’il fallait appliquer cette réforme dès cette rentrée 2017. « Les avancées pédagogiques qu’elle contient sont importantes et il nous semblait dommage de ne pas en faire profiter les internes dès maintenant » explique Maxence Pithon. Au rayon des nouveautés, chaque étudiant bénéficiera d’un référent pédagogique tout au long de son internat. Des évaluations seront obligatoires en début, en milieu et en fin de stage pour faire le point sur les difficultés et les objectifs pédagogiques de l’interne. A la fin de la première année, chaque étudiant mettra aussi en place un contrat de formation avec son département de médecine générale et son référent pour suivre le projet professionnel de l’interne. Déjà en cours dans de nombreuses subdivisions en médecine générale, le portfolio numérique va aussi être généralisé. Enfin du côté maquette, outre le stage de praticien niveau 1, en première année le stage d’urgence est également obligatoire. En deuxième et troisième année, l’interne devra ensuite réaliser un stage en médecine adulte, un autre en médecine de la femme et de l’enfant (trois mois chacun), un stage en lien avec leur projet professionnel et un stage en autonomie supervisée (Saspas).
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