En pratique

« Les mentalités évoluent »

Publié le 21/06/2013
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C’est un peu l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein. Car pour le Pr Serge Gilberg, président du comité scientifique du Congrès de la Médecine générale, le premier résultat de notre enquête, qui montre que seul un médecin sur deux réussit à définir correctement le DPC, est perçu comme « une bonne connaissance des objectifs ». Plus réservé, le Dr Gérald Galliot, président du conseil de surveillance de l’OG DPC, interprète ce chiffre comme une « bonne chose » mais constate également que 26 % ne connaissent pas le dispositif. Le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF, qui se dit « pas étonné » de ce résultat, dénonce la « complexité du système » alors que l’ancien « n’était pas si mal ». À MG France, le Dr Jean-Louis Bensoussan, pense même que si « l’on creuse un peu, ce chiffre serait nettement inférieur ». « Pour les généralistes que je rencontre, le DPC c’est l’inconnu dans la réalisation pratique », regrette-t-il. Le président du SML, Roger Rua, ne paraît pas surpris de ce résultat. «Nous ne cessons de répéter aux institutions que les médecins connaissent mal ce dispositif et qu’il faut lancer une grande campagne de communication et de sensibilisation».

Malgré tout, les généralistes continuent de se former. «On voit d’après l’enquête que non seulement les médecins se forment mais aussi qu’ils se forment beaucoup », commente le Dr Galliot, également membre du bureau de la CMSF. Un chiffre que le Pr Gilberg juge d’ailleurs sous-estimé : pour lui, le temps passé « à réfléchir sur sa pratique, à échanger avec ses collègues, à faire des recherches, à superviser des internes n’est certainement pas pris en compte ».

« Se rapprocher du terrain »

D’autres points interpellent vos représentants : les généralistes veulent que le DPC « s’adapte aux besoins spécifiques de chaque médecin » ? « C’est tout à fait logique », s’exclame le Dr Gaillot pour qui il est nécessaire de « se rapprocher du terrain ». Une majorité de la profession trouve normal de le rendre obligatoire ? « Ce n’était pas le cas il y a plusieurs années. Il y a eu une évolution des mentalités. Cela montre que nous sommes sur la bonne voie », se félicite le président du conseil de surveillance de l’OGDPC. Toutefois, les médecins veulent en échange être récompensés. « Ils veulent une reconnaissance de la qualité des soins qu’ils dispensent », d’après le Pr Gilberg. Une demande qui est à « réfléchir » pour le Dr Galliot mais qui – pourquoi pas – pourrait, selon lui, prendre que la forme « d’un bonus » négocié dans le champ conventionnel. Un bonus pour les médecins investis dans le DPC ? Le Dr Bensoussan de MG France n’est pas contre, lui non plus : c’est « une bonne évolution des médecins vers l’incitation », dit-il. Avant de proposer : « Peut-être pourrait-on l’inclure dans le ROSP ? ».


Source : lequotidiendumedecin.fr