Poids, taille, tension artérielle, température, oxygénation du sang… voici quelques une des constantes que peut enregistrer la cabine de télémédecine. Véritable révolution selon certains, ce nouvel outil de premier diagnostic répondra peut-être à la problématique des déserts médicaux.
Fort de son expérience en France, mais aussi aux quatre coins du monde (Canada, Australie), le Dr Franck Baudino, cherchait une solution pour les zones sous-dotées en médecins. Objectif atteint avec cette innovation qui se propose de réinventer des lieux de santé pour des populations n’ayant pas accès facilement à un médecin. Et, petit à petit, le concept fait des émules... 40 commandes de cabines ont été passées à sa société, H4D, avec le soutien de Conseils régionaux. D'ici quelques mois elles seront installées un peu partout en France.
La cabine
Dotée d’un matériel ultra-performant, la cabine de télémédecine enregistre les paramètres vitaux du patient. Ce dernier peut imprimer les données ou décider de les envoyer directement à son médecin traitant, par le biais d’un site internet qui conserve son historique (www.jemesurveille.com).
Si, grâce à la caméra intégrée, le médecin est en visioconférence avec le patient, il peut, si nécessaire lui fournir son ordonnance que la cabine imprimera. Stétoscope, autoscope, dermatoscope… les équipements sont dotés d’excellents capteurs. Pour concevoir une cabine adaptée aux besoins du terrain, la société H4D dit avoir fait appel aux entreprises les plus pointues. « Il faut faire le distinguo entre le gadget et la catégorie professionnelle », prévient le Dr Baudino. « Nous avons presque les mêmes normes que l’aéronautique », ajoute ce passionné qui voudrait aller beaucoup plus loin. Les potentialités de la cabine de télémédecine seraient infinies, mais aujourd’hui bloquées par les réglementations sanitaires.
Outil de prévention
Bases vie, plateformes pétrolières, clubs de vacances, casernes de pompiers, mairies… la cabine de télémédecine rompt l’isolement sanitaire géographique. Ludovic Savariello en a installé une dans l’un de ses villages pour seniors à Cluny, en Bourgogne. « La cabine est un outil de prévention santé qui responsabilise et permet de retarder la dépendance », explique le directeur du groupe Sairenor dont les résidences sont généralement construites loin des grandes villes. En usage libre et gratuit, la cabine se trouve dans le bâtiment d’accueil où se réunissent les résidents pour les activités. Les habitants des quartiers voisins l’utilisent également.
L’hôpital du Vert-Galant, à Tremblay-en-France, gère, quant à lui, plus de 27 000 passages aux urgences par an. Dans quelques mois, une cabine de télémédecine sera à la disposition des patients des urgences. « Sur le plan ergonomique, c’est un vrai cocon », remarque le Dr Valérie Faure, médecin urgentiste au Vert Galant, qui attend avec impatience la cabine. « Les outils diagnostiques sont incroyablement performants. Nous
allons la tester sur sa robustesse, son gain de temps et la pertinence diagnostique », complète-t-elle, consciente que la cabine ne remplacera pas le médecin mais permettra de fournir très rapidement un premier diagnostic.
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