Le président du Conseil national de l’Ordre des médecins a répondu aux questions des médecins au cours d’un Live chat de plus d’une heure, mercredi 14 novembre. Cotisation, rémunération des ordinaux, justice ordinale, recertification… Le Dr Patrick Bouet n’a éludé aucun sujet. Retrouvez l’intégralité de ses échanges avec les lecteurs du « Quotidien ».
Journaliste QDM (SL)
Bonjour à toutes et à tous.
Nous accueillons aujourd’hui le président du Conseil national de l’Ordre des médecins, le Dr Patrick Bouet. Il répondra à vos questions sur le rôle et les missions de l’Ordre pendant près d’une heure.
Nous accueillons aujourd’hui le président du Conseil national de l’Ordre des médecins, le Dr Patrick Bouet. Il répondra à vos questions sur le rôle et les missions de l’Ordre pendant près d’une heure.
Journaliste QDM (SL)
Journaliste QDM (SL)
Bonjour Dr Bouet. Merci d’avoir accepté notre invitation.
Dr Patrick Bouet (CNOM)
Bonjour, c'est un très grand plaisir pour moi d'être en contact direct avec les médecins aujourd'hui !
merlet
Dr Bouet, quand vous vous exprimez, parlez-vous en votre nom propre, ou croyez-vous vraiment représenter la communauté médicale dans son ensemble ?
Dr Patrick Bouet (CNOM)
Jamais en mon nom propre, et comme médecin en exercice. Je l'espère, au nom de la communauté médicale.
Journaliste QDM (SL)
Plusieurs questions de médecins retraités sur la cotisation ordinale :
-- lorgnette
A quoi sert l'Ordre pour les médecins retraités ? sinon a prélever une cotisation qui vient encore amputer les maigres émoluments dont il dispose.
-- jacou
Pourquoi imposer une cotisation au médecin retraité pour qu’il puisse soigner son épouse voire ses enfants.
Dr Patrick Bouet (CNOM)
Pourquoi voulez-vous rester inscrit à l'Ordre ? Si c'est pour exercer la médecine, cette cotisation vous maintient solidaire de toute la profession.
Dr BG
Je suis médecin homéopathe, nous sommes attaqués depuis plusieurs mois dans les médias et sur les réseaux sociaux par des confrères anti-homéopathie !! Que compte faire l'Ordre pour nous défendre ?
Dr Patrick Bouet (CNOM)
Pas moins que ce qu'il fait pour tous les autres médecins. Nous avons demandé aux autorités que toutes les réponses scientifiques et de gouvernance soient apportées à la question de l'exercice de l'homéopathie, nous ne sommes ni ceux qui forment, ni ceux qui décident du remboursement, ni ceux qui diplôment. Nous avons donc demandé à tous les acteurs de prendre leurs responsabilités.
Journaliste QDM (SL)
Questions/remarques de médecins hospitaliers. L'Orde en fait-il assez pour les défendre ?
-- Bc
Pas de question mais juste un retour :- le service rendu aux médecins hospitaliers est inexistant, - la lettre du CNOM n’a aucun intérêt hormis les conseils pour les certificats- la cotisation n’est absolument pas en rapport avec le service rendu. En 30 ans de métier je n’ai vu passer aucune décision du CNOM qui aura changé ma pratique professionnelle. Quant à l’éthique et la déontologie j’ai été éduqué par mes parents et mes pairs et je n’attends rien du Conseil de l’ordre. Désolé pour cette critique acerbe mais vraiment je ne vois pas l’intérêt de cette institution Bien à vous. Dr de CagnyAmiens
-- Adrien L
Comment expliquer une cotisation unique pour tous les médecins quelles que soient les modalités d'exercice et la spécialité, surtout au vue des disparités financières majeures existantes? A fortiori pour les médecins hospitaliers qui n'auront jamais recours aux rôles prétendument joués par l'Ordre en cas de litige, où soit l'institution est garante, soit la protection se fait via des assurances privées...
Dr Patrick Bouet (CNOM)
La cotisation voulue par la loi a été établie indépendamment de toute forme d'exercice ou de tout mode d'exercice et de tout statut. Même si vous avez le sentiment que vous n'aurez jamais recours à l'Ordre, le simple fait de l'action constante de notre institution vous garantit dans votre indépendance et votre liberté.
Je peux comprendre que vous pensiez que votre éducation, vos maîtres et vos pairs vous ont apporté les enseignements éthiques nécessaires, je suis malgré tout convaincu que l'Ordre des médecins vous a apporté également sur des sujets majeurs – je ne prendrai comme exemple que l'euthanasie – des réponses déontologiques comme à tous les médecins inscrits à l'Ordre.
Je peux comprendre que vous pensiez que votre éducation, vos maîtres et vos pairs vous ont apporté les enseignements éthiques nécessaires, je suis malgré tout convaincu que l'Ordre des médecins vous a apporté également sur des sujets majeurs – je ne prendrai comme exemple que l'euthanasie – des réponses déontologiques comme à tous les médecins inscrits à l'Ordre.
Dr G. Jouslin
Monsieur le Président,
Vous vous êtes exprimé récemment sur un sujet de société comme la PMA qui dépasse largement le cadre de la déontologie médicale. Quel est le mandat de l’Ordre pour exprimer un avis, somme toute très discutable, sur des sujets de bioéthique qui divisent les Français ainsi que les médecins ?
Vous vous êtes exprimé récemment sur un sujet de société comme la PMA qui dépasse largement le cadre de la déontologie médicale. Quel est le mandat de l’Ordre pour exprimer un avis, somme toute très discutable, sur des sujets de bioéthique qui divisent les Français ainsi que les médecins ?
Dr Patrick Bouet (CNOM)
Répondre à un sujet comme celui de la PMA fait partie des missions fondamentales de l'Ordre, ainsi que bien d'autres sujets de bioéthique. Il s'agit d'une contribution à un débat qui permettra de trouver les voies d'une réponse acceptable ou acceptée par le plus grand nombre.
P.R.
Pourquoi Patrick BOUET réagit aux déclarations du pape sur l'IVG et reste silencieux quand le Dr Bertrand de ROCHAMBEAU, président du SYNGOF (Syndicat national des gynécologues et obstétriciens français) parle publiquement d'homicide le 12 sept. 2018 ?
Dr Patrick Bouet (CNOM)
Je crains que vous n'ayez pas suivi les communications de l'Ordre national qui a réagi immédiatement par communiqué aux propos rapportés du président du SYNGOF.
P.R.
Pourquoi Patrick BOUET réagit aux déclarations du pape sur l'IVG et reste silencieux quand le Dr Bertrand de ROCHAMBEAU, président du SYNGOF (Syndicat national des gynécologues et obstétriciens français) parle publiquement d'homicide le 12 sept. 2018 ?
Dr Patrick Bouet (CNOM)
Je crains que vous n'ayez pas suivi les communications de l'Ordre national qui a réagi immédiatement par communiqué aux propos rapportés du président du SYNGOF.
Journaliste QDM (SL)
Plusieurs questions sur le montant de la cotisation ordinale et sur les frais de fonctionnement de l'Ordre...
-- Marie
Des cotisations de plus en plus élevées. Des locaux luxueux dans des qartiers cher.Des restaurants haut de gamme aux frais des cotisations.Pl’ordre devrait être plus raisonnable dans ses frais. Cdt
-- Laurent69
Les frais de fonctionnement de l'ordre ne sont-ils pas disproportionnés par rapport à son action qui paraît minime?
-- Dr Popaul
Je trouve la cotisation ordinale dispendieuse en regard des services rendu. Je pense que la meilleure des choses pour l’ordre serait de réduire la voilure, les frais généraux, de diminuer les couts pour réduire la cotisation.Je vous précise que je suis inscrit au tableau du CDO13, la même ou deux factions se disputent la présidence du CDO devant les tribunaux. La place de président du CDO est-elle si avantageuse, pourr justifier de tels comportements?Personnellement je suis partisan d’une inscription facultative à l’ordre, ce qui vous permettra de compter ceux de nos confrères qui jugent l’ordre encore utile.
Dr Patrick Bouet (CNOM)
Croyez-vous qu'en transférant les locaux du boulevard Haussmann à la rue Léon-Jost, nous ayons fait preuve d'une volonté d'adresse luxueuse ? Pour les repas rassurez-vous, j'ai déjeuné ce midi pour la somme de 22,53 euros. J'ai mis en place des plafonnements de remboursement et les contrôles constants auxquels nous sommes soumis confirment que les frais liés à l'activité des conseillers de l'Ordre sont bien inférieurs à ceux qui se pratiquent dans d'autres secteurs. Nous sommes très respectueux de l'argent qui nous est confié.
Dr HAMZA
Bonjour, vous n'êtes pas sans savoir qu'au 1er janvier 2019 plus de 4000 PADHUE praticiens à diplôme hors Union européenne ne seront pas reconduits dans leurs fonctions à défaut de texte législatif comme s'était engagée Madame la ministre de la Santé. Quelle est votre position concernant ce sujet sachant que les PADHUE contribuent à lutter contre les déserts médicaux et contribuent grandement au bon fonctionnement des hôpitaux en France ? Merci.
Dr Patrick Bouet (CNOM)
Nous sommes actuellement associés à la rédaction de textes réglementaires par le gouvernement permettant de répondre à votre interrogation. Nous continuerons comme pour tous les médecins de défendre toute forme d'exercice et de nous assurer que dans leur activité, c'est au travers de leurs compétences que les médecins seront accompagnés.
Journaliste QDM (PT)
Dans les Bouches-du-Rhône, l'Ordre n'existe plus, ses décisions sont contestées. A quand un grand coup de pied dans cette fourmilière ; les médecins marseillais attendent des élections générales pour redonner du crédit à l'institution ?
La pérennité de l'Ordre en général est en danger.
La pérennité de l'Ordre en général est en danger.
Dr Patrick Bouet (CNOM)
Comme vous le savez, le Conseil national de l'Ordre a demandé la dissolution du conseil départemental de l'Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône, ce qui a été décidé par le directeur général de l'ARS, constatant comme nous l'impossibilité dans laquelle était ce conseil de fonctionner dans des conditions normales. Dès lors que cette décision aura un caractère définitif (appel en cours), de nouvelles élections seront organisées.
Dr Zins Christian, médecin généraliste à Chouilly, installé depuis 30 ans.
Pour améliorer l'installation de nos jeunes confrères remplaçants, je propose que l'Ordre des médecins limite la délivrance des licences de remplacements à maximum deux ans après avoir obtenu la thèse. Cela ferait cinq ans après la fin des études pour s'installer où chacun le désire. Qu'en pensez-vous ?
Merci pour votre réponse. Confraternellement
Merci pour votre réponse. Confraternellement
Dr Patrick Bouet (CNOM)
D'autres que vous font aujourd'hui cette proposition, nous avions créé le statut de collaborateur libéral pour apporter une forme de réponse. Force est de constater aujourd'hui qu'au-delà des jeunes confrères, le remplacement, que ce soit par des médecins retraités ou par des médecins changeant d'activité, est considéré comme une forme d'exercice. Dans toute réforme du système de santé, cette question devra être abordée.
Journaliste QDM (SL)
Docdocgo
Bonjour. Le Conseil de l'Ordre ayant connaissance systématique de l'installation des médecins libéraux, pourquoi ne rend-il pas mensuellement publique la liste des nouveaux médecins installés ? Cela simplifierait par exemple grandement la vie des patients qui cherchent désespérément un médecin traitant et qui sont actuellement obligés d'appeler tous les cabinets du coin alors que ceux-ci peuvent rarement les informer. Cela ferait gagner du temps aux patients et de la disponibilités aux soignants et à leurs secrétariats.
Dr Patrick Bouet (CNOM)
Aujourd'hui, l'immense majorité des conseils départementaux publient dans leurs bulletins la liste des nouveaux inscrits, des médecins quittant le département, des médecins décédés, et ce régulièrement. Je vous conseille de consulter celui de votre département, ou le site de votre conseil départemental.
Vaxxeuses
Sur les réseaux sociaux, un petit nombre de médecins s'élèvent contre la vaccination, propageant toute sorte de mensonges anti scientifiques et autres théories du complot, influence des lobbies, etc. Dans les groupes d'opposition à la vaccination, les parents s'échangent les coordonnées de médecins complaisants qui délivrent des certificats sans vacciner les enfants. Quelle est la position du Conseil de l'Ordre à ce sujet ? Quelles actions sont entreprises pour rappeler ces praticiens dans le droit chemin de leur devoir déontologique ?
Dr Patrick Bouet (CNOM)
Je vous renvoie aux prises de positions constantes du conseil national de l'Ordre des médecins qui a toujours défendu la mise en œuvre d'une vaccination, demandant même à ce que l'obligation soit étendue à un nombre plus grand de vaccins, ce qui a été fait. Par ailleurs, l'Ordre des médecins a porté plainte contre des médecins qui soit n'ont pas respecté ce devoir, soit ont rédigé de faux certificats. La juridiction disciplinaire les a condamnés dans la plupart des cas à de lourdes, voire de très lourdes peines.
Notre position nous a amenés à proposer une obligation vaccinale anti-grippale pour tous les professionnels de santé.
Notre position nous a amenés à proposer une obligation vaccinale anti-grippale pour tous les professionnels de santé.
Dr Tntmieux
Une récente polémique a opposé la Haute Autorité de santé et le Conseil de l'Ordre de l'Ain sur la prise en charge de la maladie de Lyme. Qu'en pensez-vous ? Comptez-vous à votre tour vous en mêler ?
Dr Patrick Bouet (CNOM)
L'Ordre des médecins n'édicte pas les référentiels scientifiques. La HAS a cette responsabilité, il ne nous appartient pas en tant qu'institution ordinale de nous poser en expert scientifique. Nous avons rappelé au président du conseil départemental de l'Ordre des médecins de l'Ain cette réserve nécessaire.
BOB2
Ne pouvez-vous pas interdire les commentaires sur les réseaux sociaux concernant les médecins ? À la place, vous nous proposez un pataquès juridique. Est-ce bien raisonnable ?
Dr Patrick Bouet (CNOM)
Comment pouvez-vous penser aujourd'hui qu'au titre de notre profession nous puissions interdire à une personne d'exprimer ces commentaires ? Nous avons voulu donner aux médecins les outils nécessaires (le guide de la e-réputation) pour pouvoir répondre à toute situation. Ceci ne me semble pas être "un pataquès" mais plutôt un appui à l'exercice.
Popeye
En se faisant le fer de lance de la recertification des médecins, le CNOM ne donne-t-il pas des arguments aux pouvoirs publics pour mieux contrôler les praticiens ?
Dr Patrick Bouet (CNOM)
En étant les premiers à relancer ce débat, nous avons voulu signifier que seuls des professionnels pouvaient édicter les référentiels professionnels de compétences et ce dans le cadre des collèges de spécialités. La recertification est donc pour nous un acte géré par la profession, garanti par les structures professionnelles, indépendant des attentes de gouvernance. Mieux vaut que la profession soit à l'initiative plutôt qu'avoir à combattre un nouveau parcours diplômant.
Journaliste QDM (PT)
Monsieur le président, bonjour.
L'Ordre national est-il indulgent en appel et croit-il en la parole des médecins ?
Merci de votre opinion. Respectueusement.
L'Ordre national est-il indulgent en appel et croit-il en la parole des médecins ?
Merci de votre opinion. Respectueusement.
Dr Patrick Bouet (CNOM)
Vous voulez sûrement dire la chambre disciplinaire nationale d'appel, dont je ne suis ni le président, ni le procureur. Les jugements sont indépendants et la parole des professionnels y est entendue. Quant à l'Ordre national et au Conseil national que je préside, il n'agit que parce qu'il croit en la parole des médecins.
Adrien L.
Comment peut-il encore exister une juridiction d'exception telle au sein d'une profession, avec le pouvoir d'enlever le droit d'exercer ?
Dr Patrick Bouet (CNOM)
Cette juridiction existe parce que chacun d'entre nous doit respecter les règles déontologiques qui, aujourd'hui, sont tout autant conçues pour protéger l'exercice des professionnels que les attentes et la sécurité des patients. La juridiction disciplinaire dispose pour agir d'un panel de sanctions possibles, graduées par la gravité des faits. Auriez-vous préféré qu'il en fût autrement ?
B.B.
Quelle est l'indemnité annuelle pour le président national de l'Ordre des médecins et pour les présidents départementaux (cf en Gironde 48.000 € en 2015, dernier chiffre accessible)
Dr Patrick Bouet (CNOM)
Le président du conseil national, comme tout membre du conseil national, est indemnisé sur une base journalière de 480 euros. Dans sa fonction et dans sa mission, il consacre en moyenne 4 jours et demi par semaine de son temps à l'institution. Il en est de même pour les présidents de conseils départementaux et régionaux avec des temps de présence variables ainsi que pour un certain nombre de postes (secrétaires généraux, trésoriers, etc). Vous le voyez donc, par rapport à d'autres fonctions exercées par d'autres médecins dans d'autres structures, il n'y a pas de différence.
Journaliste QDM (SL)
Journaliste QDM (PT)
Bonjour, à cause de la reconnaissance automatique des diplômes européens, nous sommes contraints d'accepter sans sourciller tous les diplômes (même ceux qui sont notoirement insuffisants) mais surtout des diplômes qui n’existent pas en France (accès partiel).
Est-ce inéluctable ou pouvez-vous prendre le contrôle ?
Est-ce inéluctable ou pouvez-vous prendre le contrôle ?
Dr Patrick Bouet (CNOM)
Aujourd'hui, effectivement, tout médecin appartenant à un pays de l'Union européenne et autorisé à exercer par celui-ci bénéficie d'un principe d'équivalence de diplôme, pour tout diplôme délivré après la date d'adhésion à l'UE. Nous sommes conscients de la diversité des formations et c'est aussi une des raisons pour lesquelles nous défendons le principe de recertification, seul permettant de s'assurer périodiquement des compétences de chaque professionnel. Il n'y a donc rien d'inéluctable.
Journaliste QDM (PT)
Je vois tous les jours des médecins généralistes qui, pour 25 €, délivrent des arrêts de travail à des personnes qui disent « je vais me faire mettre en arrêt de travail » mais où est la rigueur de ces médecins qui se couchent devant ces tricheurs ?
Dr Patrick Bouet (CNOM)
L'arrêt de travail conçu comme un acte médical est émis au terme d'une consultation médicale, qui seule peut le justifier. Même si vous voyez "tous les jours" des médecins généralistes qui vous semblent manquer de rigueur, je puis vous assurer que l'immense majorité d'entre eux accomplissent tous les jours leurs missions dans le plus grand respect des règles déontologiques de leur profession.
francelin
Pourquoi l'Ordre ne publie plus depuis bien des années les jugements des tribunaux ordinaux ? Justice secrète ?
Dr Patrick Bouet (CNOM)
L'ensemble des décisions prises par les chambres disciplinaires sont publiques et publiées. Le fait qu'elles ne figurent pas dans un recueil unique n'en fait pas une justice secrète. Les chambres disciplinaires sont attachées à la publication.
Journaliste QDM (PT)
En dehors d’entretenir des bureaux et des emplois – ce qui s’avère chaque année de plus en plus coûteux si l’on en croit l’évolution des cotisations –, quel en est au quotidien le retour pour chaque médecin. Proche de zéro.
Tant que ce retour n’aura pas été clairement défini et accepté par ceux qui financent cet organisme, la cotisation devrait être figée au profit d’économies, Par exemple, est-il vraiment nécessaire d’avoir un trésorier dans chaque département, alors que les moyens électroniques permettent largement de centraliser les activités de ces trésoriers départementaux (appel ou rappel de cotisation, règlement de cotisation, envoi caducée) ?
Par ailleurs ne serait-il pas plus simple de faire une déclaration électronique d’un changement de département auprès du CNO, plutôt que de se réinscrire avec un nouveau dossier dans ce nouveau département, sachant que le dossier est souvent identique à celui du département précédent ?
Enfin, et plus important, quelle est la finalité de l’Ordre ? Celle-ci est-elle partagée par l’ensemble de la communauté des médecins ?
Tant que ce retour n’aura pas été clairement défini et accepté par ceux qui financent cet organisme, la cotisation devrait être figée au profit d’économies, Par exemple, est-il vraiment nécessaire d’avoir un trésorier dans chaque département, alors que les moyens électroniques permettent largement de centraliser les activités de ces trésoriers départementaux (appel ou rappel de cotisation, règlement de cotisation, envoi caducée) ?
Par ailleurs ne serait-il pas plus simple de faire une déclaration électronique d’un changement de département auprès du CNO, plutôt que de se réinscrire avec un nouveau dossier dans ce nouveau département, sachant que le dossier est souvent identique à celui du département précédent ?
Enfin, et plus important, quelle est la finalité de l’Ordre ? Celle-ci est-elle partagée par l’ensemble de la communauté des médecins ?
Dr Patrick Bouet (CNOM)
Je vous rejoins dans votre souhait de simplification qui est, depuis mon élection en 2013, un axe prioritaire de l'évolution de notre institution. Axe qui demande d'ailleurs la mise en œuvre de moyens technologiques lourds, impactant la cotisation. Nous sommes attachés à ce que l'optimisation des moyens humains et matériels mis en œuvre dans la gestion de notre profession soit développée. Nous sommes attentifs aux gisements d'économies et allons mettre en œuvre les comptes combinés de l'Ordre. Tout ceci dans le but de fixer une cotisation répondant strictement aux besoins. Quant à la finalité de l'Ordre et aux retours quotidiens pour chaque médecin, je ne puis que reprendre ce que j'ai déjà dit : même sans être en contact direct avec votre Ordre, il est en permanence à vos côtés, dans votre exercice et aux côtés de nos interlocuteurs dans la protection de cet exercice.
m2ville
Notre métier évolue vite. Pourquoi refuser aux pharmaciens la possibilité de vacciner ou encore de délivrer certains médicaments sans passer d'abord par un médecin ?
Dr Patrick Bouet (CNOM)
Nous travaillons avec les Ordres des professions de santé sur deux priorités : la première, construire les partages de compétences permettant de mettre en œuvre les équipes de prise en charge pluridisciplinaires et ce dans le respect des champs de compétences de chacun de ces métiers ; la seconde, convaincre nos interlocuteurs que ce n'est pas par des mesures ponctuelles réglementaires répondant à des "urgences opportunistes" que nous réglerons les problèmes de l'accès aux soins. Ainsi donc, nous avons été amenés à prendre position contre un certain nombre d'initiatives non concertées, tout en promouvant dans d'autres situations (les infirmières de pratique avancée) des partages de compétences accélérés. Une équipe de soins doit être lisible dans ses rôles et compétences par les patients.
Journaliste QDM (SL)
Ce Live chat est sur le point de se terminer. Dernière question.
-- Adrien L
Pourquoi l'Ordre est-il obligatoire quand il prend-il des positions sur certains sujets (fin de vie, IVG...) au nom des médecins? Dans d'autres professions, on choisit son syndicat et d'y adhérer en payant une cotisation? Là, on est obligé...
Dr Patrick Bouet (CNOM)
Les Ordres aujourd'hui, dans notre République, sont le passage obligatoire pour être autorisé à exercer dans le cadre de 16 professions réglementées, rassemblant plus de 2,5 millions de professionnels. On n'adhère pas à l'Ordre car la loi en a décidé autrement, et je ne peux qu'être très respectueux de celle-ci. Quant aux prises de position qui se font au nom de la profession médecin, elles font partie de ce qui est la mission ordinale. Chaque médecin autorisé à exercer en France peut choisir ses représentants ordinaux, être lui-même candidat, participer au débat institutionnel. Je ne peux vous inciter qu'à transformer ce sentiment d'obligation en ardente envie de participation.
Journaliste QDM (SL)
C’est fini pour aujourd’hui. Dr Bouet, le mot de la fin ?
Dr Patrick Bouet (CNOM)
Merci de m'avoir permis de répondre avec toute ma conviction et mon engagement à des questions pertinentes, dont on mesure combien l'environnement dans lequel s'exerce notre profession aujourd'hui rend chaque médecin très sensible à la notion de contrainte. Je veux vous convaincre que l'Ordre est aux côtés de la profession, défend ses valeurs, protège ses professionnels et tout ceci en ayant en permanence à l'esprit la sécurité et la qualité des soins délivrés à nos patients.
Journaliste QDM (SL)
Merci à tous pour votre participation.
Rendez-vous dans quelques jours pour un nouveau Live chat, avec un nouvel invité.
Rendez-vous dans quelques jours pour un nouveau Live chat, avec un nouvel invité.
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