Pendant ces huit derniers mois de négociation, l’Union Avenir Spé-Le Bloc a porté de nombreuses revendications et obtenu quelques résultats : revalorisation de certaines consultations de base, cumul d’actes et de consultations pour certaines spécialités.
En outre, deux tiers des actes de la CCAM ont été revalorisés, et l’enveloppe financière initialement de 200 millions a été revue à la hausse et devrait atteindre 410 millions.
Mais il reste de très nombreux sujets de déception. Alors que l’Assurance-maladie avait élargi l’accès de l’APC aux spécialistes, nous ne pouvons que déplorer le refus de plusieurs syndicats mono- et pluri-catégoriels de maintenir le passage obligé par le médecin traitant, ce qui continuera d’aggraver l’accès aux soins et pénalisera la prise en charge des patients.
Par ailleurs, un tiers des actes ne sont pas réévalués alors que leurs charges sont affectées, comme tous les autres actes, par l’inflation. Les méthodes de calcul de revalorisations sont opaques et devront être expliquées en détail. La radiologie et les anatomopathologistes ne sont pas revalorisées alors que ce sont les disciplines les plus touchées par l’inflation. Enfin, la valeur des actes de radiothérapie est diminuée de 5 %. Cette baisse tarifaire devra être intégrée dans la négociation en cours de la refonte de leurs tarifs avec le ministère.
Aucune réforme de fond
Ce texte n’engage aucune réforme de fond et concentre l’essentiel des efforts sur la médecine générale qui ne peut répondre aux enjeux d’aujourd’hui et de demain. Il ne répond pas à l’accès aux soins, à l’équité des prises en charge, à la pertinence et à l’efficience de notre système de soin. Il ne répond pas non plus aux questions de la financiarisation, de l’évolution des métiers revendiquée par nos collègues paramédicaux. Et surtout, ce texte ne répond pas à la population qui plébiscite les téléconsultations, les centres de soins non programmés et les besoins des services d’urgences submergés par les demandes. Ce texte ne répond aucunement à l’attractivité de la profession !
Pourquoi, dès lors, l’avoir voté ?
Parce que sans notre signature et sans notre nécessaire et indispensable participation, il n’y aurait pas eu de refonte de tous les actes des spécialistes en 2025. Sans cette refonte nous aurions toujours 40 % d’actes perdants, ne pouvant plus être revalorisés.
L’insuffisance de valorisation des tarifs opposables montre bien la nécessité de création d’un espace de compléments d’honoraires pour tous, si l’on veut redonner du souffle à la médecine libérale pour que demain elle puisse répondre aux enjeux. Demain il sera impératif de contractualiser avec les assurances complémentaires. Une nouvelle négociation devra s’installer.
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