Dans leur premier « baromètre Santé-social » publié mardi, l’Association des maires de France (AMF) et la Mutualité Française alertent sur la désertification médicale, qui continue de s’aggraver. Elles rappellent que, selon les chiffres de la Drees, la France comptait en moyenne 151 médecins généralistes pour 100 000 habitants en 2019. Le département le plus mal loti était l’Eure avec 94 omnipraticiens pour 100 000 habitants. Le mieux doté était les Hautes-Alpes avec 248 MG pour 100 000 habitants.
Le nombre de Français ayant un accès limité à un généraliste en nette hausse
Le baromètre souligne également que plus d’un Français sur dix (11,1 %, soit 7,4 millions de personnes) résidaient en 2018 dans une commune où l’accès à un médecin de famille est « potentiellement limité ». Soit une hausse de 1,7 million de personnes en deux ans.
Le document attire également l’attention sur le vieillissement des médecins généralistes libéraux : un omnipraticien sur trois avait plus de 60 ans en 2019 selon la Drees. Pire : « dans la moitié des départements, cette proportion se situe entre 36 % et 51 % », relève l’AMF.
« L’augmentation de l’âge moyen des médecins et la hausse de la consommation de soins du fait du vieillissement de la population pourraient entraîner à court terme des tensions grandissantes en termes d’accès aux soins », estime également l’association.
« Être au plus près du coin de la rue en matière d’accès aux soins »
Pour stopper l’hémorragie, l’AMF propose d’impliquer davantage les mairies et les intercommunalités dans « l’élaboration de politiques de santé à l’échelle nationale et locale ». « Alors même que l’accès aux soins ne relève pas d’une compétence obligatoire pour les municipalités, les maires jouent par ailleurs bien souvent un indispensable rôle de coordination entre le territoire et l’offre de santé implantée sur celui-ci », fait valoir l’association présidée par le maire de Troyes François Baroin (Les Républicains).
Selon ce dernier, les présidents de région devraient être les coprésidents des Agences régionales de santé afin d’avoir « un pilotage territorialisé ». « Il faut de nouveaux véhicules législatifs pour que les maires et les intercommunalités puissent être des acteurs du financement de la médecine généraliste et hospitalière, du rapprochement public-privé (…) et d’être plus près du coin de la rue en matière d’accès aux soins », a déclaré mardi François Baroin au moment de présenter le baromètre. « La santé ne peut être réduite à la définition d’un schéma vertical se déclinant partout de la même manière. Il faut plus d’autonomie sur les territoires », a abondé Thierry Beaudet, président de la Mutualité française.
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