La santé va-t-elle officiellement s’inviter dans la campagne par le biais des problématiques de démographie médicale ? Les sénateurs ont récemment introduit une part de conventionnement sélectif dans le prochain PLFSS. Dans le même temps, une nouvelle proposition de loi déposée ce vendredi veut imposer un exercice de trois ans dans les zones sous-denses aux jeunes médecins.
Mais alors que les élus locaux font à nouveau feu de tout bois, le président de la République lui aussi s’est exprimé sur le sujet, pour prendre le contrepied de ces initiatives.
Salariat plutôt que coercition
Dans une interview accordée à La Voix du Nord ce vendredi, il reconnaît que le problème de démographie médicale est « un sujet national » et que la jeune génération a des aspirations différentes de celles de ses aînés. Mais il ajoute que « la contrainte, ça ne marche pas ». Il appelle donc plutôt à « revoir les conventionnements pour être plus incitatif » et éventuellement à passer « par une forme de salariat avec des contreparties », ainsi qu'à encourager un décloisonnement ville hôpital.
Rosp plutôt que paiement à l'acte
Interrogé sur les investissements financiers dans le cadre du Ségur, Emmanuel Macron est également revenu sur les règles de tarification actuelles du système, à l’hôpital mais aussi en ville.
« Moi, je crois à la logique d’une médecine préventive et individualisée à l’échelle d’un bassin de vie. Si vous payez un professionnel de santé à l’acte, votre système ne peut aller droit », a-t-il exprimé.
Il a en revanche défendu les rémunérations sur objectifs de santé publique : « si vous dites à vos médecins qu’ils seront mieux rémunérés s’ils arrivent à faire baisser les taux d’obésité, d’alcoolisme ou de tabagisme d’un territoire, vous engagez tout le monde dans une politique de santé publique qui donnera des résultats ».
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