Alors qu’un rapport de l’Ordre sur les médecins étrangers en France, mettait en exergue la semaine dernière les migrations de médecins sur le continet européen, une étude de l’IRDES braque cette semaine les projecteurs sur les migrations internationales de médecins.
On y apprend que comparativement aux autres, l’hexagone n’est pas tant que ça une terre d’importation ou d’exportation de médecins. Les pays d’Asie sont ceux qui envoient le plus de médecins à l’étranger (Inde, Philippines) suivis du Canada et du Royaume-Uni, la France n’arrivant qu’en 25e position. En 2004, 71 290 médecins indiens ont en effet choisi l’expatriation pour 18 635 Canadiens, 11 388 Irlandais, 13 571 Allemands et 4 311 Français.
S’agissant du choix de destination des médecins, on observe en 2004 que 60% d’entre eux sont établis aux Etats-Unis, qui est le pays accueillant le plus de médecins au monde. Viennent ensuite le Royaume-Uni avec 20% des médecins étrangers. Ces deux pays recevant à eux seuls 80% des médecins étrangers dans le monde, alors que la France en accueille un peu plus de 1%. Mais ce chiffre faible n’étant qu’une fourchette basse en raison de non-reconnaissance d’un certain nombre de médecins étrangers travaillant dans les hôpitaux français avec des statuts intermédiaires, soulignent les auteurs de l’étude.
Celle-ci relève par ailleurs que « l’immigration des médecins a longtemps constitué, notamment pour les pays riches, un moyen d’ajustement plus ou moins explicite des ressources humaines en santé ». Ainsi, dans les années 2000, la proportion des médecins étrangers s’élevait à environ 21% en Australie, 30% au Royaume-Uni, 34% en Nouvelle-Zélande, 23% au Canada et 24% aux Etats-Unis. En France, le nombre de médecins formés hors des frontières – étrangers ou français – n’a cessé d’augmenter en raison d’un besoin constant de main-d’œuvre dans des régions à faible densité médicales ou dans certaines spécialités, mais aussi parce qu’il constitue un moyen de contourner le processus de sélection initial pour des personnes recalées aux ECN. L’Hexagone présente par ailleurs en 2004 un taux d’émigration de médecins de 2%, « ce qui est relativement faible », d’après les auteurs de l’étude. La France exportant essentiellement des médecins dans les pays voisins comme la Belgique (1 377), l’Allemagne (252), l’Italie (221), la Suisse (122) et le Royaume-Uni (447). Le Canada accueillait en 2004 443 médecins et les Etats-Unis 1285 médecins.
A l’inverse, les pays d’émigration médicale -pour la plupart en voie de développement- sont aussi ceux qui doivent faire face à des problèmes de santé publique tels que l’épidémie de VIH-Sida ou plus récemment Ebola. L’Afrique subsaharienne a par exemple la densité médicale la plus faible au monde et connaît un taux d’émigration relativement élevé, de 19% en moyenne en 2004. L’OMS a estimé en 2006 qu’il y avait une pénurie de personnels de santé de l’ordre de 4 millions de personnes. 57 pays ont été identifiés dont 36 se trouvent en Afrique subsaharienne.
Pour autant, cette émigration ne peut être la cause de la faible densité médicale de ces pays, « et encore moins des mauvaises conditions de santé », car elle « n’a pas d’influence directe sur les taux de mortalité et de vaccination », soutient l’étude. L’étude avance même que la migration de ces médecins dans des pays développés pouvait avoir des effets bénéfiques pour le pays d’origine: incitation à l’éducation pour les personnes restées dans le pays, fonds financiers renvoyés par les migrants de l’étranger et surtout retour d’expériences des médecins « rentrés ».
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